Rencontre avec jean : Stranger Than Kindness
- Hugo Lafont
- il y a 2 jours
- 12 min de lecture
Il y a dans la voix de jean quelque chose qui ne s’adresse pas à vous. Pas vraiment. Elle parle devant, autour, à côté — mais rarement en face. Et pourtant, c’est précisément là qu’elle touche. Dans cette retenue. Dans ce refus de s’imposer aux évidences qui nous tourmentent. Comme si le dire, chez lui, relevait toujours d’un effort. D’un poids qu’on soulève juste assez pour le déposer en chanson.
Son premier album, C’est quand même bizarre, n’est pas une œuvre à raconter, mais un corps qu’on traverse. Un souffle court, fêlé, brûlé à la cigarette et à l’insomnie. Un disque de survivance douce, fait d’éclats de mémoire, de visages flous, de drogues nommées sans fierté ni chute spectaculaire. Il y a dans sa musique la beauté fatiguée de ceux qui n’ont rien à prouver — et pourtant tout à dire.
jean ne construit pas de récits. Il assemble des fragments. Il ne chante pas l’époque, mais il en est un symptôme net : génération suspendue, coeur ralenti, urgence intérieure, incarnant cette jeunesse qui ne hurle plus mais qui écrit, dans un demi-murmure, ce qu’elle ne peut plus taire.
Ce soir, à la Maroquinerie, il joue à guichets fermés. Ce n’est pas un triomphe. C’est un point d’équilibre. Une étape dans un parcours qui ne cherche ni lumière ni ascension — juste un peu de paix. Une scène comme une planche de bois flottant dans la mer. Il vient y poser ses chansons comme on pose une tête fatiguée sur l’épaule d’un ami.
L’album est né dans la fracture — celle d’un corps qu’on assainit, d’un amour qu’on quitte, d’un vide qu’on tente de meubler avec des phrases justes. Pas de grands effets, pas de mise en scène. jean écrit comme on s’accroche, avec cette pudeur tranchante qui ne demande rien d’autre que d’être au monde. S’il nomme la drogue, c’est parce qu’elle existe. S’il parle d’amour, c’est parce qu’il s’y est perdu. Tout est brut, et pourtant rien n’est sale. Parce qu’au fond, il écrit pour rendre les choses supportables. Au moins un tout petit peu plus.
On évoque souvent ses références ciné — Donnie Darko, Paris, Texas, Fight Club — mais ce n’est pas du name-dropping. C’est son alphabet. Sa manière de respirer le monde. Il ne cite pas, il habite ces films comme on habite une chambre trop étroite, avec la télévision allumée au fond, le son bas, et le cœur ailleurs.
jean est un artiste de la discrétion. Ce qui ne veut pas dire effacé. Il écrit à l’endroit exact où beaucoup renoncent à parler. C’est ça, sa singularité : il ne vient pas combler le vide, il vient s’y installer. Et dans ce geste-là, simple, radical, il nous donne — sans rien exiger — l’envie d’y rester avec lui.
On pourrait dire que C’est quand même bizarre est un album sur la solitude. Ce serait faux. Ce disque, c’est un antidote. Ce n’est pas l’isolement qu’il expose, c’est ce qu’on en fait quand on veut continuer à vivre. Et c’est peut-être ça, sa forme la plus pure de beauté.

© Pauline Mugnier
Culture is the New Black : C’est quand même bizarre, dis-tu — comme une manière de prendre du recul, ou de ne pas plonger tout à fait. Est-ce que ce titre, c’est une protection ou un aveu d’impuissance ?
jean : Je vais être honnête : on n’a pas vraiment intellectualisé ce titre. Il est venu tard, presque par hasard. Il y avait un morceau, qu’on n’a finalement pas gardé, qui portait ce nom — C’est quand même bizarre — parce qu’il était un peu hors du monde, étrange au point de ne rentrer nulle part.
Et on trouvait ce titre vraiment beau. Il flottait, il sonnait juste. Il s’est imposé sans forcer. On l’a gardé parce que, simplement, il disait quelque chose. C’est venu naturellement, sans trop de réflexion — et parfois, c’est suffisant que ce soit beau.
CNB : Tes chansons sont faites d’ombres, mais jamais d’opacité. Tu parles de solitude, de drogues, d’effondrement, mais avec une clarté presque brutale. Est-ce que mettre des mots nets sur ce qui est flou, c’est une manière de survivre ?
jean : Je ne me suis jamais posé la question comme ça. J’écris ce qui me traverse, ce qui me bouleverse. Ce qui me touche, c’est souvent la solitude nue, le vide des journées, l’ennui profond. J’ai pas fait beaucoup d’études, donc mon adolescence, je l’ai passée à attendre, à m’ennuyer.
Je parle de moi, avant tout. Mais c’est vrai que ma génération, elle a ça aussi dans le sang — ce besoin permanent d’échappatoire, cette recherche d’intensité. Peut-être que ça résonne pour ça. Il y a un fond commun. La solitude, elle colle à la peau. C’est animal, presque.
Et j’aime bien quand c’est un peu sale. J’aime ce qui est brut, pas maquillé. C’est là que je trouve de la beauté. C’est pour ça que parfois je cite des drogues crûment : c’est pas pour faire choc, c’est parce que c’est beau, sur une mélodie douce. J’adore ce contraste. Le décalage, cette dissonance entre les paroles et la musique — ça devient presque tragique.
Au début, j’écrivais mal, comme tout le monde. J’ai commencé par le rap. Mais ce qui m’a toujours accroché, c’est quand c’était triste, quand ça faisait mal. Aujourd’hui encore, j’écris comme ça. Et quand je suis fier d’un texte, je le fais lire à des proches. S’ils valident, ou même s’ils ne valident pas mais que moi je le sens fort, alors je sais que c’est bon. Que ça tient.
CNB : Il y a chez toi cette étrange équation : plus c’est intime, plus ça devient universel. Est-ce que tu penses que parler de tes démons, c’est aussi parler de ceux d’une génération qu’on n’écoute pas assez ?
jean : Je parle surtout de moi, sans prétention. De ma solitude, de mon vide, de mes heures à ne rien faire. Mais c’est vrai, au fond, cette génération que je porte, elle vit un peu la même chose. Elle est paumée, elle s’ennuie, elle se distrait jusqu’à l’épuisement. Elle cherche le grand frisson.
Et dans tout ça, oui, peut-être que je dis quelque chose de commun. Peut-être que mes démons ressemblent aux leurs. Cette sensation d’être seul dans un monde plein de monde. Ce besoin de hurler des choses qu’on ne dit pas. Ce silence qu’on partage.
CNB : Ton écriture semble nourrie de fragments — de souvenirs, de douleurs, de visions comme des éclats. Est-ce que tu composes comme on recolle un miroir brisé ?
jean : Je n’y pense pas consciemment. Mais en vrai, oui, c’est exactement ça. J’assemble des morceaux, des instants, des sensations. Ce sont des bouts de vie que je recolle pour faire sens, ou du moins pour faire chanson. Ce n’est jamais linéaire. Peut-être que ça ressemble à une tentative de réconciliation avec le passé, ou à une manière d’expulser ce qui colle à la peau. Ce n’est pas volontaire, mais ça agit comme une forme d’exorcisme.
Et ce qui est étrange, c’est que le vrai soulagement vient après. Une fois que c’est écrit, que c’est chanté, que c’est passé par la voix, alors oui, là, je me sens bien. Comme si le mal avait été posé quelque part, hors de moi.
Je crois que j’écris aussi pour comprendre comment on souffre. Pas pour expliquer — mais pour sentir. Les premiers textes qui m’ont vraiment touché, je les écrivais dans mon garage. C’était triste, mais beau. Et à force de les dire, de les chanter, c’est devenu presque doux.
CNB : Il y a un vers dans Mouillé qui dit : « Je sais que j’t’ai toi, mais à part ça j’ai personne ». Qu’est-ce que tu entends aujourd’hui dans cette phrase — maintenant qu’elle t’échappe, qu’elle vit dans la bouche des autres ?
jean : C’est un souvenir. Ça me renvoie à une période, à une personne. À cette manière que j’avais de me projeter entièrement dans l’autre, de ne plus exister seul. J’ai beaucoup vécu à travers les autres, à travers elle. Il y avait une forme de co-dépendance là-dedans. Une manière de dire : « Je n’existe que si tu me regardes ». Et c’est vrai que cette phrase, elle peut être entendue de mille façons. Certains y voient de la tendresse, d’autres une faille.
C’est cette ambivalence que j’aime. Ce mélange entre le romantique et le toxique. L’amour, c’est souvent ça : quelque chose de presque surnaturel, qui dépasse, qui déborde. C’est beau, mais c’est bancal. Et cette chanson, je l’aime pour ça. Elle marche sur une ligne floue, entre le merveilleux et le trop.
CNB : Ton album a quelque chose de nerveux, de tendu. On dirait qu’il a été écrit dans l’urgence, comme s’il fallait tout dire avant qu’il ne soit trop tard. Est-ce que tu as eu peur de ne pas le finir, ou pire : de ne pas être entendu ?
jean : La peur de ne pas être entendu, non. Je ne fais pas ça pour être écouté, au départ. Quand j’ai terminé l’album, j’étais heureux. Je l’avais fait, c’était déjà énorme. C’est mes proches qui m’ont poussé à sortir les morceaux. Moi, j’étais gêné. J’avais peur que ce soit trop personnel, trop cru.
Il y a une pudeur dans tout ça, qui entre parfois en conflit avec l’exposition qu’impose la musique. On est rarement prêt. Et encore aujourd’hui, je fais attention. Je ne donne jamais trop de détails, surtout si ça concerne d’autres. Je veux que ce soit flou, que chacun puisse s’y projeter.
Je déteste pointer du doigt. Je veux qu’il n’y ait ni bourreau ni victime. Juste des êtres humains, avec leurs torsions, leurs fautes, leurs tentatives. C’est ça qui m’intéresse : ce flou moral, cette zone grise où tout le monde existe avec ses raisons. J’écris pour ça.

CNB : Tu as grandi entouré de cinéma. Tu cites Donnie Darko, Paris, Texas, Fight Club. Dans quelle mesure le cinéma a-t-il infusé ton esthétique et cet album ?
jean : Le cinéma, c’est une part énorme de ma vie. Quand je ne fais pas de musique, je regarde des films. Tout le temps. Peut-être trop.
Jules, avec qui je bosse depuis le début, partage cette obsession. Et quand on imagine des images, on veut qu’elles aient cette densité-là. Pas juste un clip où tu rappes devant une caisse ou tu déambules dans une rue. On veut aller au bout du médium. Que ça raconte vraiment. Que ça touche.
On a utilisé Donnie Darko pour la pochette. Il y avait cette idée de déni, de dérive mentale, d’instabilité douce. Des fragments de soi qui se désaccordent. Et Paris, Texas… cette solitude filmée comme un mirage. L’amour qui s’évapore dans le désert, le regard à moitié là. Fight Club aussi, pour la dissociation, pour l’effondrement intérieur. C’est pas juste des références esthétiques. C’est des états. Des manières de ressentir. Et dans l’album, ça se prolonge. On voulait que ça déborde du son. Que l’imaginaire prenne feu.
CNB : On sent chez toi un amour très instinctif de la langue, du mot juste, même quand il fait mal. C’est quoi ta définition d’une belle phrase ?
jean : Une belle phrase, c’est une phrase qui tombe juste. Qui t’attrape sans t’expliquer pourquoi.
Parfois, elle est simple, crue, mais elle reste dans la tête. Elle dit beaucoup avec peu. Elle fend quelque chose. Moi je cherche pas à faire joli. Je cherche à faire vrai. Et si c’est vrai, alors ça devient beau.
CNB : Ta voix ne cherche pas à plaire, elle cherche à dire. Elle se casse parfois, elle fume, elle brûle. On l’a comparée à celle merveilleuse de Tom Waits. Est-ce que tu l’as toujours assumée comme ça, ou il a fallu du temps pour la laisser être rugueuse ?
jean : J’ai cette voix-là depuis toujours. J’fume trop, je bois pas mal. Ça marque. Je ne l’ai jamais vraiment travaillée. Elle s’est construite toute seule, à force de chanter. Au début, elle était plus brute encore. Avec la scène, j’ai pris quelques cours — pour le souffle, pour le stress. Parce que ça demande une autre forme de contrôle.
Mais en studio, je ne cherche pas à la lisser. C’est instinctif. Ce qui compte, c’est que ça me touche. Peu importe que la voix tremble ou s’écorche, si les mots sont justes, si la prod résonne, si l’ensemble dit quelque chose… alors c’est réussi.
Et ça peut être triste, drôle, dansant ou désespéré — tant que ça me fait quelque chose, je sais que c’est vivant.
CNB : Dans Céline ou À quelques grammes près, tu parles d’addiction, mais jamais avec pathos. Comment dire vrai et juste dans une chanson sans romantiser la chute ?
jean : Parce que, pour moi, y’a rien de romantique là-dedans. C’est de la douleur. C’est une impasse.
Céline, c’est ça : une relation où tu te dis « faut que je parte » mais t’en es incapable. C’est pas joli. C’est une dépendance. Une perte de contrôle. Une spirale. Mais plutôt que de nommer la drogue pour elle-même, je préfère la traiter comme un personnage. Presque une histoire d’amour toxique. D’où ce prénom, Céline. Ça rend les choses plus troubles, plus ambiguës. Ça a déjà été fait, oui — mais ça me parle, parce que l’amour aussi peut devenir une addiction.
Je pense que les auditeurs projettent ce qu’ils veulent. Il y a une forme de distance qui s’installe avec les chansons, et parfois cette distance crée une beauté factice. Ça devient romantique par effet miroir.
Mais moi, je n’ai jamais voulu rendre ça beau. Je voulais juste que ce soit vrai. Et si ma grand-mère écoute Céline en pensant que c’est une chanson d’amour, alors quelque part, j’ai gagné. Parce que ça veut dire que ça peut être plusieurs choses à la fois.
CNB : Les chansons sont courtes, souvent. Comme si tu refusais l’emphase, le bavardage. Est-ce la densité du verbe que tu recherches ?
jean : Oui. Je pense qu’à partir du moment où t’as dit ce que t’avais à dire, tu peux t’arrêter. Inutile de le répéter juste pour combler.
J’avais tendance, avant, à rallonger pour rien. Même sur le projet précédent, je vois les longueurs, les redites. Là, on a voulu que ce soit plus net. Une idée, un morceau. Et j’aime bien la frustration que ça crée. Ce moment où la chanson s’arrête et t’en voulais encore. Y’a des morceaux que j’adore qui me font ça. C’est un truc que j’aime transmettre aussi.
CNB : Tu savais à quoi allait ressembler l’album en le composant ?
jean : Pas au début. Les premiers sons étaient tâtonnants. Je voulais changer ma manière d’écrire, être plus direct, plus dense. Et surtout, les prods ont tout déclenché. Elles ont ouvert des voies nouvelles.
Puis j’ai traversé des trucs. J’étais en train d’arrêter la drogue. Je venais de me séparer. Alors je me suis dit : et si on racontait cette année-là ? Pas de façon linéaire, mais comme un fil invisible. Une progression. Un effritement, puis une sorte de calme.
Le dernier morceau, Cordialement, c’est ça. Une sortie. Une lumière. Un « faut que ça cesse », comme un souffle après l’orage.
CNB : Tu dis que tu écris chez toi, à Rouen. Qu’est-ce que cette ville te renvoie de toi-même que tu ne pourrais pas voir et trouver ailleurs ?
jean : Rouen, c’est là où je vis. C’est là où je me suis installé à 18 ans, parce que c’était près de là où j’ai grandi, parce que mes potes y étaient, ma copine aussi. C’est pas forcément la ville de ma vie, mais c’est celle de maintenant. Elle a quelque chose d’immobile. Beaucoup de bars, très peu de lieux pour les expos, les concerts. C’est joli, mais ça tourne en rond.
J’écris chez moi. Tout seul. Pas dehors, pas dans le métro, pas en studio avec du monde autour. J’ai besoin d’être seul au départ. D’abord me convaincre, puis soumettre. Sinon, les retours me traversent sans m’atteindre. J’ai besoin d’arriver avec un truc que je sens juste.
CNB : Tu chantes pour les paumés, les amers, ceux qui traînent les pieds dans la pluie. Est-ce que tu penses qu’on peut aimer la vie même quand on n’y croit plus vraiment ?
jean : Il faut. Même si t’y crois pas, faut faire semblant. Faut s’inventer une lumière. Parce que sinon, c’est foutu. On n’a pas le contrôle sur tout, mais on a le contrôle sur comment on encaisse. Comment on réagit. C’est ça, le vrai levier.
Et ouais, je crois en ce que je dis là. Même si c’est fragile, même si c’est instable. C’est une croyance de survie. Une petite voix qui dit : ça ira. Parce que si tu ne l’écoutes pas, tu t’écroules. Se convaincre du bonheur, c’est déjà faire le premier pas pour l’expérimenter.
CNB : Ta musique nous fait sentir le temps, celui qui échappe, celui qu’on voudrait retenir. Est-ce que tu écris contre l’oubli ? Contre la disparition ?
jean : Pas vraiment. Je crois que j’écris plutôt pour tourner la page. Pour mettre de la distance. Une fois que c’est une chanson, c’est plus tout à fait un moment. C’est autre chose. Et cette transformation m’aide à avancer.
Alors non, c’est pas pour retenir. C’est pour libérer.
CNB : Tu ne parles presque jamais de futur dans tes chansons. Est-ce que tu es quelqu’un qui regarde en arrière ? Ou est-ce que tu refuses simplement de te projeter ?
jean : Je ne regarde ni devant, ni derrière. J’ai jamais été très tourné vers l’ambition, même dans la musique. Ce qui m’arrive aujourd’hui, je ne l’avais pas prévu. Je vis de ce que j’aime. Je paie mon loyer. C’est déjà immense. Si ça reste comme ça, ce sera parfait. Mon ambition, elle est personnelle. C’est dans mes relations, dans ma manière d’être. Le reste, c’est du bonus.
CNB : Qu’attendais-tu de toi en réalisant cet album ? Et est-ce qu’il t’a fait justement à toi réaliser certaines choses ?
jean : Je crois qu’on a atteint ce qu’on voulait. On cherchait un nouveau son. Une autre texture. Une cohérence à travers l’instabilité. Et on y est arrivés. Il n’y avait pas forcément une vérité à trouver, mais une manière différente de dire. Et ça, on l’a trouvé.
CNB : Et enfin, pourquoi penses-tu que tu fais de la musique ?
Parce que ça me fait du bien.
Depuis tout petit, je joue de la guitare. C’est comme dessiner, cuisiner, courir. C’est un endroit à moi. Un endroit où je me calme, où je respire. C’est pas plus compliqué que ça. Ça me détend. C’est vital.

© Pauline Mugnier
Retrouvez toutes les dates de la tournée de jean juste ici : https://www.caramba.fr/artistes/jean/?fbclid=PAZXh0bgNhZW0CMTEAAadLcZey8F316VUxokL3E7T6Ke2lsxsYzWHnakIxHxqe89PyFiCcm7lNtVv4HQ_aem_lMknZNLj-aZZUOddfr7Bpg
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