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Rencontre avec Innocnt : Six Feet Above

  • Hugo Lafont
  • 30 janv.
  • 13 min de lecture

Dernière mise à jour : 30 juin

À La Boule Noire, il a enflammé la scène. Le lendemain, dans les studios de son label Backdoor Records, Innocnt nous parle comme il écrit ses chansons : avec l’honnêteté désarmante des songwriters en quête de vérité. Son EP Six est à son image, brut et vulnérable, une plongée dans la peur de l’abandon et l’exploration de zones d’ombre qu’il refuse d’ignorer.


Innocnt, ce nom né d’un cri du public et remanié d’un « E » en moins pour signifier ses origines multiples, incarne ce choc des cultures : haïtiennes, roumaines, ashkénazes et canadiennes. Mais au-delà des racines, c’est dans ses émotions qu’il se construit. Pour lui, la musique est une nécessité, un exutoire, une vérité qu’il offre sans filtre, persuadé que la vulnérabilité peut réconcilier. Avec cet EP, il ne fait pas qu’écrire des chansons : il transforme ce qui l’anime en force universelle.


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© Pauline Mugnier




CNB : Pour commencer, qu’est-ce que ça te fait d’avoir enfin sorti ton EP après des mois et des mois de travail ? 


INNOCNT : Je ne réalise pas encore qu’il est enfin sorti ! J’ai attendu ce moment si longtemps que j’ai fini par croire qu’il n’arriverait jamais. Par exemple, une de mes chansons préférées sur cet EP, « Good bye », je l’ai écrite quand j’avais 19 ans… et aujourd’hui j’en ai 29. Dix ans d’attente ! Je n’ai même pas encore ouvert Spotify pour regarder la pochette ou réaliser que tout est vraiment là. C’est encore irréel pour moi.


Six chansons, six façons de dire à quelqu’un de rester.  La rupture est souvent un moment de transformation, mais elle est rarement binaire. Comment as-tu décidé de traduire cette nuance émotionnelle à travers chaque morceau ?


Chaque morceau de cet EP tourne autour de la séparation, toujours avec cette idée que c’est l’autre qui part. J’ai voulu que chaque chanson transmette une émotion fidèle à ce que je ressentais à ces moments-là. Dans « Haliens », par exemple, je suis en colère, autant contre moi que contre elle, avec un flot incessant de questions qui m’obsèdent. Le concept même de « Haliens » symbolise ces voix dans ma tête. À l’inverse, dans « Good bye », il y a une acceptation : on doit se séparer, je suis fou amoureux de toi, mais c’est la vie. Puis il y a « Give me your soul », une chanson que je trouve toxique dans son concept, car j’y demande à l’autre de m’offrir son âme. J’ai refusé d’adoucir les paroles, car je voulais rester honnête : on a tous, à un moment, ressenti ce désir égoïste de garder quelqu’un pour soi, même si on n’osait pas l’exprimer. Chaque chanson traduit un moment précis de cette relation, et j’ai écrit tout l’EP avec l’idée de rester authentique et fidèle à mes émotions.


Ton parcours familial est unique : entre les tournées avec ton père crooner et l’éducation cosmopolite de ta mère magistrate, tu as baigné dans des univers opposés. Comment ces deux influences ont-elles façonné ton rapport à l’art et à la discipline ?


Mon rapport à la musique, je le dois avant tout à mes parents. Mon père, d’origine haïtienne et devenu américain à 20 ans, est chanteur, et c’est lui qui m’a transmis cet amour pour la musique. Mais ma mère, grande passionnée d’art et de littérature, m’a appris l’art du storytelling. Elle me lisait des livres en changeant de voix pour chaque personnage, et cette façon de raconter, de donner vie aux histoires, m’a profondément marqué. Sa double culture roumaine et juive ashkénaze, où la musique et l’art occupent une place immense, a aussi influencé ma sensibilité. Grandir au milieu de ce choc culturel – parfois chaotique, mais si riche – m’a appris beaucoup. Cette richesse m’a aussi donné une discipline, un équilibre entre le côté rationnel et organisé de ma mère et le côté rêveur de mon père. Mes parents, chacun à leur manière, sont des passionnés, et c’est leur passion qui m’a donné envie de suivre la mienne. J’ai fait des études, c’était le contrat avec ma mère pour continuer la musique, mais je savais que je serais incapable de m’épanouir dans quelque chose qui ne me passionnait pas. La musique était une évidence.


Et penses-tu que cette dualité — entre l’expression artistique et la rigueur intellectuelle — te distingue dans ta manière de composer ou de monter sur scène ?


Contrairement à ce qu’on dit souvent, je ne pense pas que le talent soit inné. Je n’étais pas "doué" au départ. Ma sœur, qui chante sans en faire son métier, a une voix incroyable. Moi, je n’avais rien d’exceptionnel. Mais j’étais obstiné. Je voulais apprendre à chanter, alors j’ai travaillé sans relâche. J’ai passé un an et demi à chanter cinq heures par jour dans ma cave, uniquement pour apprendre à chanter dans un micro. Composer m’a aussi demandé beaucoup de temps. Mais cette rigueur, cette discipline, m’a permis de progresser et de développer ma voix et ma musique. Même aujourd’hui, je ne m’arrête pas. La rigueur reste mon moteur. Je suis déjà tourné vers l’avenir, vers un prochain EP ou un album. J’ai envie de consacrer un mois entier à être en studio tous les jours, à vivre exclusivement pour créer. Parce que pour moi, la musique est plus une nécessité qu’une passion.


Tu as grandi en observant ton père sur scène, mais tu dis aussi que la musique n’est pas innée, qu’elle demande du travail. Qu’est-ce que tu retiens de ce contraste entre l’héritage et l’effort personnel ?


Je pense que l’effort personnel est ce qui compte le plus. On dit souvent que la réussite repose sur 10 % de talent et 90 % de travail, et je crois fermement que c’est vrai. Il y a tellement de gens incroyables sur cette terre, mais la vraie question, c’est : qui est prêt à vraiment essayer, à se lancer, à persévérer pour se professionnaliser et vivre de sa passion ? La passion, justement, est l’élément le plus difficile à obtenir. C’est quelque chose qu’on doit nourrir soi-même, indépendamment de l’héritage qu’on reçoit. J’ai eu la chance de grandir dans une famille sensible à la musique, contrairement à certains amis qui n’ont pas eu ce privilège. Et puis, j’avais toujours une excuse toute prête pour ma mère quand elle me disait de me concentrer sur mes études. Je lui répondais : « Maman, si tu voulais que je devienne informaticien, tu aurais dû faire un enfant avec un informaticien ! »


© Pauline Mugnier


En parlant d’héritage, ton pseudonyme “Innocnt” est un clin d’œil à ton père et à l’écrivain haïtien Antoine Innocent. Qu’est-ce que ce nom symbolise pour toi, au-delà des racines ?


Pour mon nom de scène, Innocnt, il y a une vraie histoire derrière. Quand j’étais au lycée, ma sœur et moi avions participé à un grand gala où nous devions chanter devant tous nos amis. Une fois sur scène, ma sœur commence à chanter, et tout le public s’est mis à crier « Innocent ! Innocent ! » à pleins poumons. À cet instant, j’ai su que ce nom me correspondait. J’ai juste enlevé le « E » pour lui donner une identité plus personnelle. Ce n’était pas qu’un nom, c’était aussi une manière de symboliser mes origines, ce choc culturel entre mon père haïtien-américain et ma mère roumaine et juive ashkénaze. Je voulais montrer que je suis un mélange des deux, un héritage riche et complexe qui m’a profondément façonné.


Parlons de Six. Chaque chanson semble explorer une facette différente de la vulnérabilité. Pourtant, dans “Good Bye”, c’est toi qui pars. Cette capacité à te réapproprier l’histoire à la fin de l’EP marque-t-elle une forme de renaissance pour toi ?


En tant que songwriter, j’essaye toujours de comprendre l’amour, même si je sais que je n’en aurai jamais une réponse définitive. C’est probablement pour ça que j’écris autant de chansons sur ce sujet. C’est drôle quand on y pense : Good Bye, la première chanson de l’EP, est celle où je pars. Je l’ai écrite à 19 ans, un âge où je ne connaissais rien à la vie – pas que j’en sache beaucoup plus aujourd’hui ! Mais avec le recul, c’était peut-être mon âge le plus mature. À cet âge-là, il y avait une naïveté que j’adorais : je voulais toujours voir le bon côté des choses. Et puis, à 18 ans, j’ai pris une claque. J’ai réalisé que le monde était dur, complexe, difficile à habiter. Cette prise de conscience m’a poussé à écrire Good Bye avec une sorte de maturité inversée, une tentative de regarder au-delà de la tristesse, même si je n’avais encore rien vu du monde.


La sincérité est centrale dans ton travail, Amy Winehouse est citée comme l’une de tes influences principales pour sa capacité à exposer ses blessures sans chercher la pitié. Mais toi, où traces-tu la limite entre le personnel et l’universel dans tes chansons ?


Quand j’écris, je veux toujours que ce soit personnel. La plupart de mes textes sont construits comme des monologues, écrits comme je parle. Je ne suis pas adepte des métaphores trop complexes, même si j’en comprends la poésie. Ce n’est juste pas mon langage. J’aime les phrases simples, directes, comme « The thrill is gone » de B.B. King : tout est dit, sans fioritures. Cette écriture brute, honnête, résonne le plus avec moi. En étant profondément personnel, je crois qu’on touche à l’universel. Plus on est honnête et vulnérable dans ce qu’on raconte, plus les autres peuvent s’y retrouver. Le rôle de l’artiste, c’est d’avoir le courage de dire la vérité sur ce qu’il vit, sans filtre, pour que ceux qui écoutent se sentent moins seuls. L’universel naît toujours du personnel.



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© Pauline Mugnier


“Sober” est ta chanson la plus personnelle, née d’un double deuil. Comment fait-on pour transformer une douleur aussi profonde en une œuvre que des milliers de personnes peuvent écouter et ressentir ?


C’est une magie que je ne comprends absolument pas, mais je pense que tout repose sur cette honnêteté. « Sober » est la chanson que j’ai écrite le plus vite : à peine vingt minutes. Elle avait besoin de sortir. Quand j’écris, je plonge dans une émotion difficile à ressentir. On dirait presque que je suis malade, déprimé. Mais une fois la chanson écrite, je me sens mieux. C’est une forme d’exorcisme, un moyen de libérer tout ce qui m’empoisonne l’esprit. « Sober » est ma chanson préférée, parce que c’est la première où j’ai vraiment réussi à transcrire quelque chose qui comptait profondément pour moi. Je ne l’avais pas écoutée depuis des années, et un soir, seul à Bruxelles, je l’ai réécoutée. J’ai pleuré. À cet instant, j’ai su que c’était l’une des chansons les plus importantes de ma vie.


Est-ce que cette catharsis artistique t’a apporté un apaisement, ou reste-t-il encore des zones d’ombre que tu n’as pas explorées ?


Il y a trop de zones d’ombre. En fait, il n’y a que des zones d’ombre ! Je pense que je ne serai jamais assez apaisé pour ne plus avoir besoin de les explorer. Il y a tellement d’histoires à raconter, tellement de choses qui se passent au quotidien. Ce que j’aime particulièrement dans mon travail de songwriter, c’est cette possibilité d’écrire des histoires qui ne m’appartiennent pas directement. Même si je ne les ai pas vécues personnellement, je veux pouvoir les raconter. Dans Six, ce n’est pas encore le cas : tout est centré sur moi, sur mes expériences. Mais je sais déjà que dans mon prochain EP, il y aura des chansons qui parleront d’autres histoires, d’autres vies que la mienne. La plus grande force d’un songwriter, c’est l’empathie. Je le compare souvent à un acteur qui se glisse dans la peau d’un personnage qu’il ne connaît pas, dans des situations qu’il n’a jamais vécues, mais qui parvient à te convaincre que c’est son histoire. C’est ce que je veux faire : me mettre à la place d’autres personnes, explorer des vécus que je ne connaîtrai jamais, et les retranscrire dans ma musique. C’est pour ça que je crois qu’il n’y a que des zones d’ombre. Ces zones, ce sont toutes ces expériences étrangères, inaccessibles pour moi, mais que j’ai envie de comprendre, de ressentir, et de traduire en chansons.


Ton anglais est impeccable, presque naturel. Pourquoi as-tu choisi cette langue pour un projet aussi intime, plutôt que le français, qui aurait peut-être ajouté une proximité culturelle ? Est-ce un moyen de te protéger, ou au contraire de te libérer d’une certaine pudeur ?


En grandissant, la période de mon enfance qui m’a le plus marqué, c’est celle passée au Canada, à Ottawa. Là-bas, on parlait anglais, et j’ai toujours eu beaucoup de difficultés avec les langues. Le français, en particulier, m’a toujours semblé très complexe, une langue riche mais difficile à maîtriser couramment. Aujourd’hui, même si je ne suis pas du tout opposé à l’idée de chanter en français, et que je me sens plus à l’aise avec la langue, j’ai encore du mal à écrire dans cette langue. En anglais, chanter est plus instinctif, presque naturel : tu peux chanter exactement comme tu parles. Alors qu’en français, il faut savoir manier la langue avec finesse pour exprimer pleinement ce que tu ressens. Mais si quelqu’un venait un jour me proposer une chanson incroyable en français, je la chanterais avec grand plaisir. C’est juste que je ne me sens pas capable de l’écrire moi-même. 


Six est un équilibre entre le R’n’B, le rock, la soul, c’est un mélange de plein de styles… Tu dis que ces influences variées traduisent ta propre complexité. Mais pour toi, est-ce que cette hybridité est une force, ou une prise de risque dans un monde musical parfois catégorisé ?


De base, j’aime tout ce qui est pop, mais dans son sens large. C’est le style que j’écoute le plus. Quand je parle de pop, je pense à des artistes comme Stevie Wonder ou Ray Charles, qui pour moi incarnent aussi cette idée de musique pop. Parce qu’au fond, la pop, c’est la musique populaire, celle qui résonne avec le plus grand nombre. Peu importe que ce soit de la soul, du rock ou même de la country : tant que c’est un format capable de toucher la majorité des gens, ça me parle forcément. Ce que j’aime dans la musique, c’est sa simplicité. Son côté brut, direct, presque brutal. Pas besoin de tourner autour du pot : il faut que ça me touche immédiatement. Je sais que c’est très personnel, parce que certains adorent la musique complexe et trouvent ça génial, et j’aimerais être cette personne, mais ce n’est pas mon cas. Même si c’est techniquement parfait, ce n’est pas ce qui me marque. Ce que je cherche, c’est une émotion immédiate, quelque chose qui va droit au but.


En studio, tu étais entouré de talents incroyables : Raoul Chichin aux guitares, Mike Bozzi au mastering… Quelle a été la leçon la plus marquante de cette expérience collaborative ?


Avoir une telle équipe, c’était avant tout l’opportunité d’écouter les propositions de chacun et de faire confiance aux gens. Dans ma jeune carrière, cette confiance envers ceux qui m’entourent est essentielle. Que ce soit pour le live ou pour l’EP, je prends toujours le temps d’écouter leurs idées et de réfléchir à ce qui pourrait fonctionner au mieux. Je veux que la création soit un processus collectif, collaboratif. J’ai passé des heures interminables à écrire ces chansons seul, dans une cave, et à la seconde où j’ai signé mon contrat d’édition avec le label, j’ai dit : « Les gars, je ne veux plus être seul. » La musique est faite pour être partagée. Je voulais m’entourer, travailler avec d’autres, nourrir mes créations de leurs perspectives. Grâce à cette équipe, j’ai pu transformer une expérience solitaire en une aventure collective. Mes chansons sont devenues nos chansons.




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© Pauline Mugnier


Tu dis que Six est fait pour reconnecter les auditeurs à leurs propres états d’âme. Selon toi, dans un monde où les émotions sont parfois réprimées, quel rôle la musique peut-elle jouer dans cette reconquête du ressenti ?


Pour moi, l’art et la musique sont une obligation. La musique, en particulier, est l’art le plus accessible à tous. Elle est simple à comprendre, directe, ce qui la rend d’autant plus puissante pour transmettre les messages qu’on veut faire passer. Dans mon cas, ce message, c’est l’importance de se connecter à ses émotions. D’être honnête avec soi-même. On est entourés par une grande toxicité masculine, et je pense qu’elle vient souvent du fait que beaucoup d’hommes n’osent pas ressentir, n’osent pas être honnêtes avec leurs propres faiblesses. Cette incapacité à accueillir leur vulnérabilité provoque énormément de mal dans le monde. C’est un problème majeur, et je suis convaincu que la musique peut, d’une certaine manière, contribuer à le résoudre. La vulnérabilité est essentielle. Elle permet de dire aux hommes qu’ils peuvent être pleinement eux-mêmes tout en ressentant. Je peux être un homme et pleurer. Je peux être un homme et ressentir. Si on normalise ça, si on apprend à l’accepter, je crois profondément que cela pourrait régler une grande partie des problèmes du monde et améliorer les relations interpersonnelles.


Et toi, en tant qu’artiste, qu’as-tu appris sur ta propre vulnérabilité par rapport à cet EP et à son écriture ?


Cet EP m’a tout appris. Il représente la création de ma personnalité au fur et à mesure du temps. J’ai écrit énormément de chansons, et c’était une thérapie. Mais le jour où j’ai eu une sorte de déclic, c’est le jour où j’ai réalisé qu’en fait toutes les chansons que je préférais, c’était des chansons d’abandon. Et je l’avais pas réalisé avant ce même déclic. Ça m’a beaucoup fait réfléchir sur ma vie, sur beaucoup de choses, et je me suis rendu compte que sans le savoir, c’était quelque chose de très ancré en moi : la peur de l’abandon. Six a été une véritable thérapie pour moi, il m’a aidé à assimiler mes craintes et à les transformer en quelque chose de meilleur. 


Enfin, imaginons que tu puisses parler au toi d’avant Six. Que lui dirais-tu aujourd’hui, avec tout le recul que t’a offert ces dernières années ?


Je lui dirais simplement d’ouvrir les yeux. En repensant à l’innocence que j’avais plus jeune, je sais que cette claque devait arriver. C’était nécessaire pour que je grandisse. Je n’ai pas grand-chose à lui dire, en réalité, parce que je pense que tout s’est produit au moment parfait. Ni trop tôt, ni trop tard. Cette claque est arrivée quand il le fallait, et j’en avais besoin. Pas la peine de lui dire que le monde est plus complexe qu’il ne le pense : il le découvrira bien assez tôt, au bon moment.


Enfin, la question que je pose à tous les musiciens que je rencontre : pourquoi penses-tu faire de la musique ?


Un jour, mon psy m’a posé cette question : « Est-ce que tu fais de la musique parce que tu as été programmé pour en faire ou parce que tu en as vraiment envie ? » Toute ma vie, on m’a répété que je devais faire de la musique, et cette question m’a vraiment poussé à réfléchir. Le déclic, je l’ai eu le jour où j’ai écrit « Sober ». Ce que j’ai ressenti à ce moment-là – cette libération – m’a fait comprendre que la musique était essentielle pour moi. C’est plus qu’une passion, c’est comme un organe. Je ne peux pas vivre sans. J’ai longtemps interrogé ce besoin, mais aujourd’hui je sais que je n’aurais jamais pu passer à côté. La musique est en moi, elle fait partie de moi. C’est comme ça que je suis, c’est comme ça que je suis né, et c’est comme ça que je veux mourir.


Six de Innocnt est à retrouver sur toutes les plateformes de streaming : https://open.spotify.com/album/4tz7DQTB985qMb1FfPy5DC




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© Pauline Mugnier

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