Étienne de Crécy : "J’ai encore des choses à dire, autant graphiquement que musicalement"
- Victoire Boutron
- 13 févr.
- 24 min de lecture

© Pauline Mugnier
C'est dans un studio discret, niché au fond d'une cour du 9e arrondissement de Paris, que nous avons retrouvé Étienne de Crécy en pleine préparation de son nouvel album Warm Up. Après une longue pause depuis B.E.D (2018), le producteur français semble être sur le point de signer son grand retour. Un retour qui s'annonce à la fois musical et visuel, porté par une série de featurings et de vidéos artistiques, puisé dans des influences indie et nourri par des artistes qu'il écoute en boucle.
D’ingénieur du son à icône de la French Touch, Étienne de Crécy s’est imposé comme pionnier dans l’univers de la musique électronique. Punk dans l’âme, c’est aux côtés de son acolyte Philippe Zdar qu’il fait ses premiers pas dans l’univers des raves parties, une immersion radicale qui les conduit à fonder Motorbass. Ensemble, ils parcourent la Belgique et la Hollande, vendant leurs premiers disques autoproduits, animés par la conviction que tout est possible. Cette philosophie, transmise par Philippe Zdar, disparu en 2019, continue de guider Étienne dans son évolution.
D'abord réticent à l'idée de devenir DJ, il a pourtant marqué de son empreinte la scène électro française. Issu d'une famille de dessinateurs, il fusionne sa passion pour la musique et l’art visuel, insufflant une esthétique audacieuse et singulière à l’électro. Créateur en perpétuelle évolution, Étienne de Crécy repousse sans cesse les frontières de son art. Après 32 ans de carrière, il affirme avoir "encore des choses à dire, autant graphiquement que musicalement".
Culture is the New Black : Tu es l’un des pionniers de ce qu’on appelle la French Touch et d’ailleurs pour commencer j’aimerais que tu définisses avec tes mots ce que c’est, pour toi, la french touch ?
Etienne de Crécy : La French Touch, pour moi, c’est avant tout un concept d’histoire-géographie : une période et un lieu. Je ne peux pas la réduire à un son précis, car elle englobe une diversité musicale trop vaste. De Air à Daft Punk, en passant par DJ Gilbert ou Alex Gopher, les styles sont extrêmement variés. En revanche, il s’est produit quelque chose de particulier : à un moment donné, en France—principalement à Paris et en région parisienne, bien que d’autres foyers aient existé—des producteurs ont commencé à créer une musique qui s’est exportée à l’international. C’est ça, selon moi, la French Touch. D’un coup, les Anglais, puis les Américains, ont changé leur regard sur la musique française. Jusqu’alors, pour eux, la France se résumait à Johnny Hallyday, Édith Piaf ou une musique moderne jugée ridicule. Et là, tout à coup, ils ont été impressionnés par ce que les artistes français proposaient. C’est donc une histoire, plus qu’un son. Réduire la French Touch à une seule esthétique musicale est compliqué. Cela dit, ce que certains désignent sous ce terme, c’est ce qu’on appelle la disco filtrée. Mais ce son n’était pas propre à Paris : il était aussi très présent à Chicago et New York. Cette house music existait déjà, mais peut-être a-t-elle été davantage caricaturée en France.
CNB : En 2018, le groupe Justice disait à L'Obs que la French touch n'est pas un genre musical en soi mais « une étiquette »... Est-ce que tu partages cet avis ?
Etienne de Crécy : Oui, il y a une notion d’étiquette. Je me sens assez pionnier de la French Touch. Avec Philippe Zdar, on a sorti notre premier Maxi en 1993, puis on a enchaîné avec l’album de Motorbass, l’un des premiers albums de musique électronique qui utilisait majoritairement des samples plutôt que des synthés. À l’époque, on faisait de la musique en studio aux côtés de MC Solaar, Jimmy Jay et d’autres artistes du rap français. Eux créaient leur musique avec des samples, tandis que nous, on venait de découvrir la techno. Or, la techno d’alors, celle de Détroit, d’Angleterre ou des Pays-Bas, reposait principalement sur des synthétiseurs et des boîtes à rythmes. Toutes les musiques qu’on écoutait en rave étaient construites sur ce modèle. Avec Motorbass, on partageait la même ambition musicale : faire une musique radicale et abstraite, mais en intégrant des samples. On est au début des années 90, à une époque où la techno était ultra-niche. Aujourd’hui, c’est difficile à imaginer, mais on était une toute petite communauté à en écouter. On vivait en colocation, on venait de découvrir les raves, on était complètement obsédés par cette musique qu’on écoutait en boucle. Les gens "normaux", ceux qui n’avaient jamais mis les pieds en rave, ne comprenaient pas du tout ce qu’on écoutait. Pour eux, c’était trop abstrait, trop loin de leurs repères. Mais on a vite compris que l’usage des samples pouvait être une porte d’entrée pour ce public. Grâce aux samples, ils retrouvaient des sonorités familières, ce qui leur permettait d’accéder plus facilement à la techno, même si elle restait radicale. C’est en explorant cette voie, en persévérant avec cette approche, qu’on a posé les bases de ce qui allait devenir la French Touch.
CNB : Tu parles des raves party et justement, il me semble que c’est lors d’une de ses raves, à côté du Pont de Puteaux que tu as découvert l'électro. C’était en 1992 et Philippe Zdar était de la partie… Comment ça s’est passé ?
Etienne de Crécy : On était avec toute la bande de cette coloc, où on vivait à plusieurs. On s’est retrouvé à cet endroit-là un peu par hasard, sans connaître. À cette époque, la techno héritait de la new beat, un mouvement qui, vu d’ici, semblait un peu ridicule. On s’en moquait, parce que la new beat, c’était un peu l’équivalent musical des confettis, un truc kitsch et excessif. La techno, elle, avait une dimension plus sombre, plus radicale. Il y a un documentaire exceptionnel, The Sound of Belgium, qui retrace l’histoire de la new beat. En le regardant, j’ai réalisé que j’avais été bien plus influencé par ce mouvement que je ne le pensais. À l’époque, j’avais une certaine condescendance vis-à-vis de la new beat, et quand on a découvert la techno de Détroit, ça a été un choc absolu pour nous.
CNB : Avant même la techno, c’est plutôt le rock, le punk et le post-punk que tu adores… Qu’est-ce que tu retrouves de punk dans l’électro ?
Etienne de Crécy : Quand j’étais ado, c’est d’abord l’imagerie du punk qui m’a attiré : j’ai aimé les punks avant même d’aimer leur musique. À l’époque, je n’aimais pas vraiment la musique de ma génération. J’ai commencé à jouer dans un groupe, mais comme je n’étais pas un très bon musicien, mes limites techniques ne me permettaient de jouer que du punk. J’étais vraiment mauvais, et encore aujourd’hui, je n’ai pas un grand sens du rythme. Ça peut paraître étonnant, mais je suis incapable de taper dans mes mains en rythme ! [rires] Cela dit, dans un groupe de punk, ne pas avoir le rythme et être un piètre musicien, ça passe. J’adorais jouer, mais j’ai vite compris que je n’avais pas les compétences suffisantes pour en faire mon métier. Alors, je me suis tourné vers le son. J’ai d’abord été assistant ingénieur du son, puis ingénieur du son. À la base, je me destinais à des études scientifiques. Je me suis dit : "Ingénieur ? OK. Avec du son ? Encore mieux !" C’est comme ça que j’ai fini par embrasser cette carrière.
CNB : Tu es passé d’ingénieur du son à DJ, mais c’est presque par obligation que tu as endossé ce rôle, sous l’impulsion de ta maison de disque (PIAS) à l’époque… Peux-tu nous raconter comment ça s’est fait ?
Etienne de Crécy : En réalité, j’y ai été forcé, tout simplement parce que j’avais sorti un disque qui a marché ! Les deux premiers Maxis de Motorbass ont tout de suite été chroniqués par des magazines anglais. À la base, c’était autoproduit : on avait fabriqué 1 000 vinyles, qu’on a mis dans le coffre de la voiture avant de sillonner la Belgique et la Hollande pour les vendre directement dans les magasins de disques. Finalement, ces disques ont fini entre les mains de distributeurs et, du jour au lendemain, on s’est retrouvés chroniqués dans un grand magazine anglais. C’était totalement inattendu. La même année, on a enchaîné avec l’album de Motorbass et Super Discount 1, qui ont tous les deux rencontré un succès immédiat. Il fallait donc promouvoir cette musique. À l’époque, je mixais déjà un peu dans notre colocation, mais comme je n’avais pas le sens du rythme, être DJ relevait du défi. Pourtant, le label m’a dit : "Puisque tu ne sais pas jouer d’un instrument, tu vas devoir faire le DJ.
CNB : Est-ce que ça t’a plu ?
Étienne de Crécy : Pas tout de suite, non ! Les premières fois ne m’ont pas du tout plu. D’ailleurs, je vais vous raconter une anecdote : comme Super Discount était un projet assez anonyme, j’ai carrément envoyé des copains mixer à ma place ! [rires] Je n’aimais pas ça. En plus, je venais d’avoir un enfant, et l’idée de voyager ne me tentait pas du tout. Je préférais rester chez moi et faire de la musique tranquillement. Mais le jour où j’ai vu que mes potes signaient des autographes à ma place, je me suis dit qu’il était temps que j’y aille moi-même !
Studio d'Etienne de Crécy. Paris 9. © Pauline Mugnier
CNB : Au départ ce qu’il y avait d’agréable aussi avec la techno, plus que dans le punk, c’est la manière dont l’artiste disparaît au service de la musique… Il y avait une notion de disparition de l’artiste qu’il n’y a plus beaucoup aujourd’hui. Quel est ton regard sur ça ?
Etienne de Crécy : C’était l’ambition de la techno à l’époque. Les punk disaient “no future !” mais passaient quatre heures à préparer leurs crêtes dans la glace. Il y a un truc qui ne marche pas dans le discours et les idées. C’était le contraire de notre ambition. Pour tous les Maxi, il n’y avait jamais de photo des artistes, ils avaient plein de pseudos différents et ils essayaient de se cacher au maximum. C’était une démarche anti-industrie du disque de l’époque, c’est-à-dire qui investissait surtout sur des gens plus que des artistes, sur des personnalités, des stars et la musique passait au second plan. Ça a été notre ambition mais elle a été ratée. Personne n’a réussi à faire disparaître les artistes parce qu’en tant que public, on aime voir qui fait la musique qu’on aime.
CNB : Au départ, ce qui était aussi agréable avec la techno, plus encore qu’avec le punk, c’était cette idée que l’artiste disparaît derrière la musique. Il y avait une véritable volonté d’effacement, qui est beaucoup moins présente aujourd’hui. Quel est ton regard là-dessus ?
Étienne de Crécy : C’était justement l’ambition de la techno à cette époque. Les punks disaient “No Future !”, mais ils passaient quatre heures à coiffer leur crête devant le miroir. Il y avait donc une contradiction entre leur discours et leur attitude. Nous, on était dans une démarche totalement inverse. À l’époque, pour tous les Maxis, il n’y avait jamais de photos des artistes. Ils prenaient des pseudos différents et faisaient tout pour se cacher. C’était une posture anti-industrie du disque, qui, à l’époque, misait davantage sur des gens que sur des artistes, sur des personnalités, plus sur des stars que sur la musique elle-même. C’était notre ambition… mais elle a échoué. Personne n’a réussi à faire disparaître les artistes, car au fond, en tant que public, on aime voir qui fait la musique qu’on aime.
CNB : Aujourd’hui, c’est plutôt l’inverse, la figure du DJ est très importante…
Etienne de Crécy : En réalité, ça ne fonctionne pas. C’était une erreur, on y a cru, mais avec du recul, c’était naïf. En tant qu’auditeur, tu as toujours envie de mettre un visage sur la musique que tu écoutes. Les Daft Punk sont restés anonymes, certes, mais ils ont quand même créé une entité, celle des robots, vers laquelle le public pouvait se tourner. Eux aussi ont dû fabriquer des figures iconiques pour réussir. Je pense aussi aux Bloody Beetroots : même s’ils portent un masque, il y a quand même un processus de starification. Au fond, je crois que le public a besoin de ça. Un artiste qui n’apparaît pas, ça ne fonctionne pas.
CNB : La French Touch a récemment été mise à l’honneur lors de la cérémonie de clôture des JO 2024. En quoi, selon toi, symbolise-t-elle la culture française ?
Étienne de Crécy : D’abord, parce que c’est une musique électronique et instrumentale, et c’est ce qui nous a aidés à percer à l’international. Les Anglais et les Américains n’écoutent pas de chansons françaises – ou alors une tous les dix ans ! [rires] Mais grâce à la musique instrumentale, on a pu se faire une place et mettre un pied dans la porte. Comme le disent Justice, la French Touch, c’est avant tout une étiquette – et une étiquette que tout le monde aime reprendre. C’est un succès français que les grands industriels adorent récupérer et aujourd’hui, le terme French Touch est mis à toutes les sauces. Mais au fond, on ressent quand même une fierté d’avoir contribué à un mouvement dont tout le monde se revendique aujourd’hui.
CNB : Comment perçois-tu l’évolution de la French Touch aujourd’hui ?
Étienne de Crécy : La scène continue d’évoluer, avec de nouvelles générations de producteurs français très talentueux. Le mouvement ne s’est jamais arrêté, il se renouvelle constamment. Je suis très optimiste, et voir cette dynamique perdurer est vraiment inspirant !
Studio d'Etienne de Crécy. Paris 9. © Pauline Mugnier
CNB : On parle des autres et il me semble que tu as justement un moteur, c’est la jalousie…
Étienne de Crécy : Je ne peux pas dire que j’en sois particulièrement fier, mais par honnêteté, je dois reconnaître que oui, quand je vois d’autres en tête d’affiche, ça m’énerve. Je me demande pourquoi ce n’est pas moi à leur place. Il faut bien trouver une source de motivation ! Moi, je travaille seul depuis 30 ans. Dans un groupe, il y a une émulation, une énergie collective. Quand tu es seul, il te faut un moteur. Mes débuts ont été faciles, parce que tout a fonctionné très vite. Mais dans l’industrie musicale, garder sa place est un combat permanent. Il y a sans cesse de nouveaux artistes qui arrivent, et pour que les gens continuent d’écouter ta musique et de s’intéresser à toi, il faut un gros travail. Et pour faire ce gros travail, il faut une motivation. Moi, cette motivation, c’est souvent la jalousie. Une jalousie de notoriété, que j’ai mis du temps à accepter, mais aussi une jalousie créative. Quand j’entends quelqu’un sortir un morceau incroyable, ça me pousse à me dépasser.
J’aime l’économie de moyens. Les gros budgets et les grosses productions, ça ne m’intéresse pas vraiment. J’aime la techno, parce que c’est une musique d’intellectuels, une musique que tu fais avec ton cerveau, sans forcément avoir le bagage technique d’un musicien. Ce n’est pas une musique de virtuose, et on travaille tous avec les mêmes outils. Ce qui me fascine, c’est quand quelqu’un fait quelque chose de fort avec très peu de moyens. Par exemple, dans Stardust, le break avec juste quatre kicks isolés… C’est minimaliste, à la portée de tout le monde, mais eux, ils ont eu l’idée. C’est ce genre d’idées qui me rendent jaloux, mais c’est une jalousie positive, parce qu’elle m’inspire et me motive !
CNB : Tu évoquais Motorbass, le duo que tu as fondé avec Philippe Zdar au début des années 90. Quelle influence cette expérience a-t-elle eue sur ton travail par la suite ?
Étienne de Crécy : Avant tout, il faut parler de ma rencontre avec Philippe. C’était quelqu’un d’extrêmement énergique et volontaire. Ce qui m’est resté de notre collaboration, c’est surtout cette envie d’y aller, de foncer. C’est avec lui qu’on a sorti nos premiers Maxis, et c’est lui qui était le moteur. Tout ce que je considérais comme impossible, lui nous poussait à le faire. Pourtant, il n’avait pas plus d’expérience que moi, mais il avait cette conviction que tout était faisable. Il m’a appris que tout est possible, et ça, c’est quelque chose qui ne m’a jamais quitté.
CNB : C’est ce qui t’a ensuite amené à concevoir toi-même tes logos et pochettes d’albums. Très vite, tu es devenu particulièrement attentif à l’aspect graphique et visuel de tes productions. Qu’est-ce qui te passionne dans cette dimension du processus créatif ?
Étienne de Crécy : Je viens d’une famille de dessinateurs. Mon grand frère, Nicolas de Crécy, fait des bandes dessinées et des romans graphiques depuis des années. Son parcours m’a montré qu’une carrière artistique était possible, car il a commencé très tôt et a tout de suite rencontré du succès. Dans la famille, on s’est tous orientés vers l’art : mes deux petits frères, Geoffroy et Hervé de Crécy, sont respectivement réalisateur et illustrateur. Nos parents n’étaient pas du tout artistes, mais nous, les enfants, on s’est construit une forte culture graphique. Quand j’ai lancé Motorbass, j’ai aussi cofondé le label SOLID, et c’est là que j’ai découvert les pochettes de Blue Note Records et l’identité visuelle du jazz. Avec Philippe Zdar, on samplait beaucoup de musique jazz, et d’un coup, j’ai été confronté à la radicalité et à la cohérence artistique des visuels de Blue Note. Quand on a monté Solid (avec Pierre-Michel Levallois et Alex Gopher), on était très amis avec Ludovic Houplain et Antoine Bardou-Jacquet, qui venaient de sortir de leurs écoles de graphisme et montaient leur agence H5. On a tout de suite fait appel à eux. Leur exigence graphique m’a énormément influencé. C’était aussi une manière de prolonger l’idée de disparition dont on parlait tout à l’heure. Si les artistes ne se montraient pas, alors l’artwork devait être percutant. Quand on achetait un vinyle à l’époque, il n’y avait pas de visages, mais du graphisme partout. C’était un véritable foisonnement visuel, avec des choses sublimes et d’autres franchement moches ! [rires] Moi, je voulais un graphisme impactant, mais j’étais influencé par l’esthétique techno des années 90, qui était souvent assez moche. H5 m’a dit : "On va faire quelque chose de beaucoup plus rigoureux, simple et élégant." C’est eux qui m’ont formé graphiquement. Au-delà de ça, j’ai toujours aimé les logiciels de graphisme, et j’ai commencé petit à petit à créer mes propres logos, toujours corrigés par Ludovic Houplain. C’est mon prof ! Heureusement, je suis bien entouré !
CNB : Par la suite, tu t'entoures également des meilleurs pour tes performances live, je pense notamment à 1024 Architecture pour la conception du célèbre cube. D'où te vient cette fascination pour l'aspect visuel de tes shows ?
Etienne de Crécy : L’univers graphique est plus important pour moi que la musique. Avec la musique, je vais dans toutes les directions, je fais n’importe quoi et ça m’amuse. Avec l’univers graphique, sur l’ensemble de ma carrière, j’ai une ligne beaucoup plus droite. Il y a quelque chose qui est plus cohérent que la musique où je suis passé par des styles musicaux très différents et où je me laisse influencer plus facilement et avec enthousiasme.
CNB : Par la suite, tu t’entoures aussi des meilleurs talents pour tes performances live, notamment 1024 Architecture, qui a conçu ton célèbre cube. D’où te vient cette fascination pour l’aspect visuel de tes shows ?
Étienne de Crécy : L’univers graphique a toujours eu plus d’importance pour moi que la musique. Avec la musique, je pars dans tous les sens, je teste, j’expérimente, je fais un peu n’importe quoi, et c’est ce qui m’amuse. À l’inverse, avec l’univers graphique, j’ai une direction beaucoup plus affirmée sur l’ensemble de ma carrière. Mon approche graphique suit une ligne plus cohérente que mon approche musicale, où j’ai exploré une grande diversité de styles, me laissant influencer plus librement et avec enthousiasme.
CNB : A l’époque, quelle a été ta réaction face à la performance graphique de la pyramide des Daft Punk ?
Étienne de Crécy : Comme tout le monde, on a été scotchés. Au moment où les Daft Punk ont sorti leur pyramide, on était en pleine tournée de Super Discount 2 avec Alex Gopher et Julien Delfaud. Cette période était très particulière : c’était la fin de la première génération de la French Touch, et en France, les gens n’écoutaient plus vraiment ce style. La French Touch était presque devenue synonyme de ringardise. C’était l’époque du retour du rock, avec des groupes comme The White Stripes et The Strokes, et tout ce qui ressemblait de près ou de loin à la French Touch lassait le public français. Pourtant, Super Discount 2 était un album plus électro, mais en France, personne ne l’a vraiment perçu. En Belgique et en Allemagne, en revanche, l’album a été bien reçu, sans ce rejet qu’on ressentait en France. Du coup, on a beaucoup joué à l’étranger, et ça a créé un renouveau assez surprenant. En France, on jouait dans des petits bars, face à un public plus jeune, souvent des gamins qui sortaient de la tecktonik. Mais petit à petit, on a fini par atterrir sur de grosses scènes, comme Rock Werchter ou I Love Techno, après deux ans de tournée. La musique qu’on proposait était de bonne qualité, mais quand je voyais les captations live, c’était lamentable. On jouait sur un simple pratos, avec notre matos posé dessus, et les lights étaient gérées par les techniciens des festivals. Visuellement, c’était affreux, ça ne ressemblait à rien. À chaque captation, j’avais l’impression de vivre un cauchemar. C’est là que j’ai voulu repousser les limites du live. Mais au moment où j’ai commencé à me poser ces questions, Daft Punk y avaient déjà répondu, avec leur pyramide. Ça a été un choc monumental pour tout le monde. Dans le même temps, la tournée de Super Discount 2 touchait à sa fin, et j’ai été invité à faire un live sur le bassin de Neptune, aux jardins de Versailles, aux côtés de Air, Phoenix et Alex Gopher. Je n’avais aucun décor, juste un écran minimaliste derrière moi qui diffusait des jeux de couleurs. Ce soir-là, Jean-Louis Brossard des Transmusicales de Rennes était présent. Il a aimé ma musique et m’a proposé de jouer dans le Hall 9 des Transmusicales, en décembre. J’avais donc une énorme scène à occuper, et c’est à ce moment-là que j’ai rencontré 1024 Architecture, qui ont conçu le Cube.
CNB : Comment est-ce que tu imagines tes show visuels ? Quelles sont tes inspirations ?
Étienne de Crécy : Je suis un très grand fan des minimalistes américains. Ma plus grande émotion artistique, je l’ai vécue à Dia:Beacon, au nord de New York. C’est un endroit à voir absolument : le plus grand musée consacré aux minimalistes américains, installé dans une immense ancienne usine, où l’on trouve des œuvres de Donald Judd, Sol LeWitt, Fred Sandback… J’aimerais réussir à transmettre ce genre d’émotion, à créer de belles images avec très peu d’éléments. C’est exactement la démarche qui m’a guidé pour le Cube : un concept ultra minimaliste, avec l’idée d’être le plus spectaculaire possible avec le moins de moyens. Comme pour la musique, les énormes productions artistiques ne m’intéressent pas. Par exemple, j’ai adoré le concert de David Byrne, American Utopia. C’est un show incroyable, où il n’y a rien d’autre que des gens qui ont réfléchi. J’aime cet état d’esprit, et c’est ce que j’essaie de faire dans mon travail. Aujourd’hui, trois quarts des concerts clignotent dans tous les sens, avec des couleurs criardes. C’est la fête foraine du début à la fin. C’est l’opposé de ce qui me passionne. Je suis aussi très inspiré par le théâtre. Les créateurs lumière dans le théâtre sont souvent bien plus impressionnants que ceux qui font les lights en concert. En live, il y a souvent beaucoup de moyens, mais peu d’imagination. D’ailleurs, je suis presque toujours déçu par les lights de concert.
CNB : Plus qu’un simple concert, tes lives sont immersifs, avec des lights parfaitement synchronisées avec la musique. Pourquoi est-ce si important pour toi de créer une expérience immersive ?
Étienne de Crécy : Pour moi, c’est un spectacle global. Avec le Cube, mon objectif était aussi de disparaître de la scène, pour que le focus se fasse sur autre chose que ma présence physique. À l’époque, j’étais très mal à l’aise à l’idée d’être seul au milieu de la scène, en train de faire des gestes de DJ. Il faut se rappeler que les gens étaient beaucoup moins habitués à voir des DJ en live. Arriver dans un festival avec deux platines, c’était compliqué pour captiver l’attention du public. Ce n’était pas très spectaculaire comparé aux groupes de rock ou aux grosses mises en scène. Aujourd’hui, on est habitués à voir des DJ sur scène, mais à l’époque, ce n’était pas évident. L’avantage du Cube, c’est que j’étais présent, mais peu visible. En plus, j’étais placé très haut, ce qui créait une distance naturelle. Avec le temps, j’ai fait des progrès, et j’arrive désormais à habiter une scène. Ce sont mes DJ sets qui m’ont appris à être plus présent et à habiter une scène.
CNB : Y a-t-il un souvenir de live qui t’a particulièrement marqué dans ta carrière ?
Étienne de Crécy : Coachella ! (2009) Comme le Cube fonctionnait avec un vidéoprojecteur, il fallait absolument que le show se déroule de nuit. Le seul créneau nocturne disponible, c’était le dernier slot de la tente Sahara. Or, ce dernier slot, c’est celui du headliner – la tête d’affiche. Le problème, c’est que je n’avais pas du tout la notoriété pour être headliner aux États-Unis à ce moment-là. Comme c’était encore les débuts d’Internet et des réseaux sociaux, beaucoup de gens se demandaient qui j’étais. Cette curiosité a créé un buzz. Quand je suis arrivé sur place, tout le monde est venu me voir en me disant qu’ils attendaient énormément mon show. C’était horrible à quel point j’étais mal avant de monter sur scène. Toute la journée, je sentais une pression monumentale, chaque personne que je croisais me rappelait les attentes énormes autour de ma performance. Heureusement, ça s’est très bien passé, mais au début, franchement, j’ai eu peur !
CNB : Ressens-tu une certaine pression à innover constamment ?
Etienne de Crécy : Ça m’amuse ! C’est ça qui m’intéresse. J’ai eu la chance, au début, que notre musique n’intéresse pas grand monde, ce qui nous a forcés à être indépendants. Et aujourd’hui, je le suis toujours à 100 % : je produis mes disques, mes clips, mes spectacles, je fais exactement ce que je veux, et c’est hyper amusant ! J’adore proposer des idées nouvelles, que ce soit en graphisme, en vidéo ou en live, et surtout, j’aime tout piloter moi-même. C’est ça qui me stimule !
CNB : Quel est ton rapport aux technologies actuelles en matière de production musicale ? Y a-t-il des outils qui ont changé ta façon de produire par rapport à tes débuts ?
Étienne de Crécy : Moi, je ne peux faire de la musique que grâce aux nouvelles technologies, donc je suis très loin d’être anti-tech, bien au contraire. En revanche, je ne me suis pas encore mis à l’intelligence artificielle, tout simplement parce que je n’ai pas encore trouvé en quoi elle pourrait réellement m’aider. Aujourd’hui, l’IA a tendance à tout faire à ta place, alors que moi, je suis un artisan. J’aime fabriquer ma musique, mettre les mains dans le processus. Or, pour l’instant, l’IA automatise tout, et je ne trouve pas ça très amusant. Ça va sûrement évoluer, mais pour l’instant, on n’a pas vraiment la main dessus, et ça ne m’attire pas.
CNB : À l’inverse des nouvelles technologies, le vinyle revient en force et suscite un véritable engouement. Toi-même, tu mixes parfois sur platines vinyles… Est-ce par nostalgie ?
Étienne de Crécy : J’ai tous mes vinyles dans mon studio, et un jour, je me suis mis à les réécouter. C’est là que j’ai réalisé qu’il y avait des sons qui faisaient remonter des souvenirs, une forme de nostalgie, alors que je ne me considère pas du tout nostalgique. Avant l’arrivée du MP3 et des plateformes de streaming, les vinyles étaient souvent pressés à 500 ou 1 000 exemplaires, et beaucoup de morceaux n’ont jamais été digitalisés. Je me suis rendu compte que j’avais un véritable trésor entre les mains, et qu’il fallait le partager. Alors j’ai ressorti mes disques, je les ai mixés dans mon studio, et je me suis éclaté avec ces vieux sons incroyables, même s’ils ont une patine d’époque. Je me suis dit qu’il fallait absolument faire découvrir ces sons, car sans vinyle, ils sont inaccessibles aujourd’hui. Et puis, après 30 ans comme DJ, il faut sans cesse se renouveler. Si je ne propose pas quelque chose de nouveau chaque année, c’est plus compliqué de continuer à tourner et de rester attractif pour les promoteurs.
L’AVENIR CÔTÉ WARM UP

© Pauline Mugnier
CNB : En parlant de nouveautés, peux-tu nous parler de ton nouveau projet Warm Up ? Qu’est-ce qui t’a inspiré cette approche “plus chill et organique” ?
Étienne de Crécy : À la base, c’est un projet qui a été inspiré par la COVID. J’ai commencé Warm Up pendant le confinement. À cette période, je m’étais fait une autorisation pour aller en studio et continuer à produire de la techno. D’habitude, mon studio, c’est la théorie, et les clubs le week-end, c’est la pratique. Mais avec la COVID, j’ai perdu le sens de produire de la techno. Ça ne servait plus à rien si personne ne pouvait danser dessus. Je n’avais plus d’inspiration pour les morceaux peak-time, alors j’ai décidé de composer autrement, avec des rythmes plus lents, plus chill. Et en fait, en faisant ça, j’ai réalisé que c’était quelque chose que je faisais déjà à l’époque de Motorbass, de Tempo Vision et du premier Super Discount. Dans ma palette musicale, j’avais aussi ces sonorités plus douces, ce qu’on appelait à l’époque le Trip Hop. Ça m’a vraiment fait plaisir de me replonger dans ce style, même si ma carrière de DJ m’a surtout focalisé sur une musique plus énergique. En reprenant cette approche plus chill, j’ai kiffé et je me suis dit : "Pourquoi ne pas faire un album entier dans cette veine-là ?" En plus, avec tous les clubs fermés, ça faisait d’autant plus de sens de produire cette musique-là. J’avais aussi envie de collaborations. Sur ces morceaux trip hop, je voulais une voix sur chaque track, ce qui a énormément ralenti la sortie de l’album. Les morceaux ont été composés assez vite, mais trouver les bons artistes et organiser les collaborations, c’était un processus très long. Travailler avec des musiciens talentueux, ça veut dire attendre qu’ils terminent leurs tournées, leurs albums… C’est pour ça que de 2020 à 2024, ce projet a pris autant de temps à voir le jour.
CNB : Pour ce nouveau projet, tu as annoncé qu’il y aurait un featuring sur chaque titre. Qu’est-ce que tu recherches dans la collaboration ?
Étienne de Crécy : Jusqu’à présent, j’avais fait quelques featurings, mais jamais à cette échelle. Là, j’avais envie d’explorer quelque chose de nouveau. C’est complètement stupide, mais un jour, j’ai eu une vision : je me suis dit qu’il fallait un featuring sur chaque morceau. Ça a été très long à mettre en place. Mon management m’a parfois conseillé de laisser certains morceaux en version instrumentale, mais j’y ai cru jusqu’au bout. La musique que j’écoute chez moi, c’est surtout de l’indie, et c’est avec ces artistes-là que je voulais collaborer. Le problème, c’est que cette scène ne me connaît pas forcément. Donc, quand j’envoyais des demandes, beaucoup ne savaient pas qui j’étais et refusaient. Dans la musique électronique, il y a souvent une chasse au name-dropping et au featurings. Ce n’est pas du tout ce que je recherche. Avec Warm Up, j’avais plutôt envie de faire découvrir des artistes émergents. Je ponce Spotify, je suis constamment à la recherche de nouveaux sons. J’aime aussi les artistes plus établis, et d’ailleurs, on a failli faire un featuring avec les Arctic Monkeys, que j’adore. Mais avec leur album à sortir et une grosse tournée, ça n’a pas collé niveau timing. L’avantage avec les artistes plus jeunes, c’est qu’ils ont souvent plus de disponibilité. Mais au-delà de ça, je fonctionne au coup de cœur. Tous les featurings, ce sont des artistes que j’écoute tout le temps.
CNB : À quoi doit-on s’attendre en live avec cet album plus chill ?
Étienne de Crécy : En live, il y a toujours un certain nombre de tracks anciens que le public attend absolument, donc je dois les jouer. Sur ce nouvel album, j’ai quand même quatre morceaux au tempo plus rapide, que je peux encore booster pour les adaptations live. En ce moment, je suis en pleine réflexion sur l’esthétique du live. Il y a un nouveau phénomène qui m’enthousiasme beaucoup : toute cette nouvelle vague de techno à 150 BPM, portée par une jeune génération hyper énergique. Mais c’est une musique que je n’arrive pas à faire, parce qu’il y a dedans une énergie juvénile que je ne peux pas simuler. Autant je trouve ça super excitant, autant je ne me vois pas essayer de rentrer dans cette course, simplement parce que c’est ce qui est à la mode aujourd’hui. Dans la musique, on entend tout de suite quand c’est fake. Avec Warm Up, je suis plutôt à contre-courant de ce qui se passe en club actuellement. Et j’ai envie d’assumer cette approche plus lente et funky, plutôt que de chercher à coller aux tendances. Je suis encore en train de définir l’esthétique du live, et c’est un vrai défi. Mais une chose est sûre : il y aura un show visuel, sans médias, sans vidéos. Juste des lights, rien d’autre. J’en ai marre des vidéos en concert, parce que les gens passent leur temps à filmer les écrans. Là, ce sera uniquement des jeux de lumières et beaucoup plus de couleurs.
CNB : Dans cet album, tu as décidé de revisiter tes classiques. Pourquoi ?
Étienne de Crécy : Parce que les gens viennent me voir pour ça ! J’ai plusieurs générations dans mon public. Il y a ceux de mon âge, qui sont très attachés aux morceaux de Super Discount 1 et Supervision. Il y a les trentenaires, qui ont grandi avec le Cube. Et puis, il y a les plus jeunes, qui connaissent surtout Super Discount 3 ou la série After. Comme je suis DJ tous les week-ends, je garde un public assez jeune. Mais en général, après 25 ans, les gens arrêtent d’écouter ma musique, tout simplement parce qu’ils ne sortent plus en club. Moins tu vas en club, moins tu écoutes d’électro. Du coup, certains pensent que j’ai arrêté la musique, alors que je suis toujours très actif ! Dans mes concerts, il faut donc que tout le monde s’y retrouve. Si je ne jouais que mes nouveaux morceaux, les "vieux" seraient déçus ! [rires]
CNB : Quel est ton état d’esprit pour ce nouveau projet ?
Etienne de Crécy : Je suis très en retard. Mon principe avec ce projet, c’est une vidéo par morceau, et l’avant-première est prévue pour le 20 février à la Galerie Perrotin. L’idée est de proposer un concept minimaliste, décliné sur tous les morceaux. J’ai tenu à faire ces vidéos, car le statut même du clip aujourd’hui m’interpelle. Les gens ne les regardent plus autant, et pourtant, pour un artiste, c’est encore un moyen de signaler son ambition. J’avais envie de faire un pas de côté, d’adopter une démarche plus artistique. Pendant la COVID, j’ai travaillé sur des NFT, et j’ai adoré explorer des visuels hypnotiques. Aujourd’hui, j’ai voulu transposer cette approche en vidéo, avec 11 clips pour les 11 morceaux, qui seront diffusés sur YouTube, mais qui pourront aussi être exposés dans une galerie d’art. L’idée de pouvoir attribuer une valeur à une œuvre d’art digitale, de la considérer autrement qu’un simple contenu en ligne, c’est quelque chose qui m’intéresse énormément.
CNB : Tu accompagnes la sortie de cet album avec un Olympia en avril prochain, est-ce que tu pourrais nous lancer une petite exclu sur ce concert à l’Olympia ?
Etienne de Crécy : C’est bientôt complet et il y aura des guests ! C’est tout ce que je peux dire ! [rires]
CNB : Après 32 ans de carrière, qu’est-ce qui t’anime encore au fond de toi ?
Etienne de Crécy : Le fait de réaliser les clips moi-même, de bosser sur mes lives, de travailler sur mes pochettes… Tout ça renouvelle l’inspiration constamment !
CNB : As-tu encore des rêves inassouvis ?
Etienne de Crécy : J’ai encore des choses à dire, autant graphiquement que musicalement. Mais surtout, en tant que DJ, ce qui me nourrit, c’est que je digge énormément de musiques électroniques, et ça, c’est très inspirant. C’est un travail colossal, car il y a une quantité énorme de sorties. Je n’écoute pas les promos qu’on m’envoie, tout simplement parce qu’il y en a trop. Par contre, je vais sur les sites de vente de musique électronique comme Beatport, et au moins une fois par mois, je passe toute une journée à écouter les nouvelles sorties. Le problème, c’est qu’avec les nouvelles technologies, il est très facile de produire de la musique. Aujourd’hui, les gens téléchargent directement des lignes de basse, des gimmicks, des mélodies prêtes à l’emploi grâce aux logiciels. Résultat : le Top 100 de Beatport, c’est le MÊME morceau en boucle. La même ligne de basse, la même mélodie… C’est assez laborieux à écouter, mais il faut faire le tri, car parfois, au milieu de tout ça, on tombe sur quelque chose d’incroyable.
Ce qui me pousse aussi à continuer, c’est le DJ set. J’adore jouer en club et dans les festivals. Ça m'oblige à écouter de la nouvelle musique. L’inventivité et l’évolution de cette nouvelle musique est assez marrante à constater surtout pour un genre qui, à la base, repose sur une structure très simple et minimaliste. L'intérêt des nouveaux producteurs pour cette musique est régénérant !
CNB : Qu’est-ce qu’on pourrait te souhaiter avec Warm Up mis à part le succès et la réussite ?
Etienne de Crécy : Le succès et la réussite, ce serait déjà très cool ! [rires]

© Pauline Mugnier
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