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Naive New Beaters à l’Olympia – Le fvtvr, c’est maintenant !

  • Hugo Lafont
  • 5 déc. 2024
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 13 déc. 2024

Mardi 26 novembre 2024. Paris bruisse, frissonne, et s’étire sous un manteau de fin d’automne, mais à l’Olympia, il n’y a pas de saison. Ce soir, la mythique salle s’est transformée une nouvelle fois en une boîte de nuit géante pour accueillir les Naive New Beaters, groupe électrisant qui carbure à l’insolence musicale branché humour décalé. Leur dernier album, FVTVRVM, sorti en juin, annonçait une soirée sous le signe d’une fausse dystopie dansante aux grooves futuristes. Mais on n’attend pas d’un bon groupe qu’il coche toutes les cases, mais qu’il en invente de nouvelles : défi relevé haut la main par les NNB.



© Pauline Mugnier


On retiendra le bonheur. La joie presque enfantine d’une soirée aux allures de cour de récré. En entrant dans l’Olympia, l’ambiance est déjà électrique. On dirait une réunion de famille : une mosaïque bigarrée composée de fans de longue date, de néophytes, et même de quelques hipsters habillés comme s’ils avaient été castés pour un film de SF pré Star Wars. Chauffé par les prestations en première partie de Maddy Street et des prometteurs Casablanca Drivers (que l’on verra certainement plus d’une fois), le public vibre d’une impatience faussement mesurée. On le sent jusqu’aux nôtres, les pieds trépignent. Le grand rideau rouge derrière lequel se cache une majeure partie de la scène annonce le meilleur des tombés.  


Pas besoin que l’attente ne dure davantage. Les lumières s’éteignent. Le rideau rouge s’ouvre, révélant une scénographie à la hauteur des NNB : une scène montée sur plusieurs étages, escaliers compris, où chaque membre du groupe occupe un espace distinct. Un gigantesque logo clignotant – rappelant une enseigne de fête foraine référencée Las Vegas – surplombe le tout. On sait plus que jamais qui nous sommes venus voir. Des stroboscopes et des faisceaux lumineux balayent la salle, tandis que les Naive New Beaters apparaissent dans un éclat de lumière. Notre chanteur David Boring déborde déjà d’une énergie folle, et si l’on en déduit par sa démarche chaloupée reconnaissable entre toutes, on est là pour tout donner. Il danse partout, interagit avec le public, et impose un rythme effréné dès les premières minutes. Course folle que même ses oraisons joyeuses faites au public ne saurait réfréner. 


Ses compères ne sont pas en reste, chacun y va de son énergie contagieuse pour faire vibrer la salle (mention spéciale à la bassiste et au batteur). Le groupe puise dans toute sa discographie pour embarquer l’Olympia dans une épopée sonore éclectique, enchaînant des morceaux électro, pop, rock et hip-hop dont le savant mélange définit si bien leur identité, tout en explorant avec brio l’éventail des rythmes jubilatoires propres à ces genres. Le public est embarqué dans un roller-coster de sensations extatiques et douloureuses pour les zygomatiques, passant de morceaux explosifs à des instants plus légers à la limite du planant : FVTVRVM en effet s’est permis quelques explorations soniques atmosphériques, et c’est en concert qu’on les remarque avec le plus d’évidence. Les sourires sont de sortie, et même quelques baisers de circonstances tombent sous le sens.


© Pauline Mugnier


Au fil du concert - comme tout bon concert qui se respecte - l’ambiance monte crescendo. Chaque chanson devient une invitation à lâcher prise, et David Boring n’hésite pas à aller au contact pour rapprocher les fans de la fête pour grands enfants qu’ils orchestrent depuis la scène. Les batteries puissantes, les riffs débridés de Martin Luther BB King et les boucles électro hypnotiques d’Eurobelix (qui nous a rejoint en cours de concert) transforment la salle en un véritable dancefloor où tout le monde y va de son déhanché. À ce moment précis, le futur est là, et il ressemble étrangement à une rave party décomplexée. 


David Boring, infatigable, est partout : il danse, saute, harangue le public et s’assure que chaque spectateur participe à la fête. Notre climax repose sur l’apparition surprise d’un Mickey en costume lors du classique Shit Happens tout droit sorti du clip de la chanson en question. L’ambiance atteint son apogée dans la dernière demi-heure du concert, après que leur tube Heat Tomorrow, chanté par la bassiste, ait fait lever même les plus réfractaires au lâcher prise général. Le public, désormais en transe, répond aux moindres interactions des cinq compères. Le groupe finit par quitter la scène sous un tonnerre d’applaudissements, mais personne ne veut les laisser partir. On ignore si le généreux rappel aura vraiment apaisé nos envies partagées que cette soirée ne prenne jamais fin.


© Pauline Mugnier


En sortant de l’Olympia, le public a encore des étoiles dans les yeux. Les métros sont bondés d’une bonne humeur générale qui nous suit jusqu’à chez nous. Avec ce concert, NNB prouve que la musique a encore de quoi réunir les âmes sous le signe d’une joie collective dont on ne saurait se lasser une fois goûtée. Leur dernier album, FVTVRVM, a pris vie ce soir dans une explosion de sons et de lumières, mais ils n’ont pas oublié de revisiter les morceaux qui ont fait leur succès. Deux choses s’avèrent certaines lorsque l’on revient en pensées au concert : vivement leur prochain, et le bonheur a encore de beaux jours devant lui.

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