top of page

Emma Peters lève le rideau du Printemps 2025 !

  • Photo du rédacteur: Victoire Boutron
    Victoire Boutron
  • 15 avr.
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 avr.


©paulinemugnier


Heureuse et honorée d’ouvrir cette édition 2025 aux côtés de Barbara Pravi et Michel Polnareff — dont elle connaît tous les titres —, elle est arrivée souriante et naturelle, devant une nuée de micros. « J’ai l’impression d’être un sportif qui a gagné à Roland-Garros », glisse-t-elle avec humour. Quelques heures avant de monter sur scène, la chanteuse nous a offert une parenthèse précieuse. Entre le trac de la scène et l’euphorie du moment, elle s’est confiée sur le bonheur de présenter son nouvel album Tout de suite et sur ce festival qu’elle embrasse avec intensité et énergie — deux mots qui la définissent parfaitement.


Culture is the New Black : C’est la deuxième fois que vous vous produisez au Printemps de Bourges. Comment vivez-vous ce retour ? 


Emma Peters : Je suis très contente ! C’est un festival qui est très important pour moi. J’étais invitée pour le premier album, je le suis aujourd’hui pour le deuxième album, jamais deux sans trois ? Inchallah, troisième album, je reviens ! La première fois que je suis venue ici, j’étais aux côtés de Vianney et de Juliette Armanet, cette année je suis programmée avec Barbara Pravi et Michel Polnareff, c’est assez fou ! 


Culture is the New Black : "Tout de suite", c’est un titre fort. Qu’est-ce qu’il symbolise pour toi dans ce moment précis de ta vie ?


Emma Peters : A la différence du premier où j’avais tout de suite trouvé le nom de l’album, là, j’ai eu du mal à le trouver. J’ai galéré ! Et puis, une nuit, quelque chose d’évident est arrivé. J’ai une urgence à faire de la musique et à la partager avec les gens. Je suis assez impatiente, dans le bon sens du terme. J’ai finalement trouvé cette formulation que je répète souvent, sans faire exprès, dans deux trois titres de l’album. Je trouvais que ça symbolisait bien cette urgence de vivre, de raconter et de partager ! 


Culture is the New Black : Cet album semble plus riche, plus contrasté musicalement. Vous citez Michel Berger, Véronique Sanson, le rap français ou encore l’afrobeat comme influences. Comment est-ce que vous naviguez entre ces univers ? 


Emma Peters : J’ai beaucoup d’influences différentes. Mes parents m’ont élevé dans la variété française donc j’adore ça mais je suis aussi très fan de rap français. J’ai également fait 10 ans de guitare classique donc tout ce qui est bossa nova, guitare espagnole etc, ça m’inspire beaucoup. En même temps, j’ai un franc parlé qui fait que j’ai du mal à passer par quatre chemins pour parler donc il y a quelque chose d’assez direct dans mes chansons. Je n’ai pas voulu faire de choix ou me mettre de contraintes donc j’ai travaillé avec plein de gens différents. J’ai pris toutes les influences que j’aime bien, il y a de tout. Cet album me ressemble. C’est un peu bordélique, comme moi ! 


Culture is the New Black : Dans ce nouvel album, le titre Juliette évoque ces moments de bascule mentale que beaucoup vivent sans oser les dire. C’était important pour vous d’en parler ?


Emma Peters : Juliette est quelqu’un dont je suis très proche, que j’aime infiniment, et qui est schizophrène et paranoïaque. J’avais très envie de parler de santé mentale — d’une part parce que j’essaie de prendre soin de la mienne, ce qui n’est pas toujours facile, et d’autre part parce que c’est un sujet qui me touche profondément. Je ne savais pas trop comment aborder ce thème, alors j’ai choisi de parler de Juliette, parce qu’elle me bouleverse et que raconter son histoire m’a semblé être la manière la plus juste. C’est une chanson qui m’est très chère, parce qu’elle est profondément personnelle. À la fin des concerts, c’est souvent celle dont on me parle. Elle touche autant les personnes concernées par des troubles psychiques que leurs proches. L’idée de cette chanson, ce n’est pas de pointer du doigt ou de stigmatiser, mais au contraire d’ouvrir un espace de compréhension. Comme le dit le refrain : “Emmène-moi dans ta tête et montre-moi comment tu vois les choses.” J’avais envie d’écrire quelque chose d’inclusif, pour toutes celles et ceux qui se sentent différents. C’est d’ailleurs l’une des seules chansons que j’ai composées au piano, et c’est toujours un moment très fort en piano-voix pendant le concert ! 


CNB : Comment vous choisissez vos reprises ? 


Emma Peters : J’essaie de choisir des chansons que j’aime et qui me parlent. En général, je vois assez vite si j’arrive à en tirer quelque chose de différent ou non. Ce qui compte vraiment dans une reprise, c’est de pouvoir proposer une autre lecture du texte ou une nouvelle approche de la mélodie. J’essaie de faire ça avec ma petite guitare — comme je le faisais beaucoup à l’époque avec les reprises de rap. Ce que j’aimais particulièrement, c’est que plein de petites dames venaient me voir après pour me dire : “Je n’aime pas le rap, mais j’aime beaucoup ce que vous faites.” Et moi, je leur répondais : “En fait, vous aimez le rap, mais pas les personnes qui le chantent !” Mais bon, ça, c’est un autre débat… J’adore les chansons des autres et je pense que je n'arrêterai jamais de les chanter ! 


©paulinemugnier


CNB : Vous préparez un prochain album bientôt ?


Emma Peters : Je suis en train de travailler dessus, d’écrire de nouvelles chansons et je ne compte pas m’arrêter là ! On est aux balbutiements de l’album. En ce moment, j’écris aussi beaucoup pour les autres, notamment pour le prochain album de Kendji Girac. Il faudrait que j’arrive à me libérer du temps pour moi, pour savoir ce que j’ai envie de raconter et comment. 


CNB : Il y a des artistes avec lesquels vous rêveriez de collaborer ? 


Emma Peters : J’envoie énormément de DM sur Instagram ! J’ai demandé à Damso et à SCH par exemple. Ils ne m’ont pas répondu… J’envoie des bouteilles à la mer, on sait jamais ! J’aimerais beaucoup faire un duo avec un rappeur et si je n’avais pas de limite, mon featuring rêvé serait avec Billie Eilish ! 


CNB : Comment vous sentez-vous à quelques minutes de votre entrée sur scène ? 

Emma Peters : Là, ça va mais une fois que je vais devoir arrêter cette interview pour retourner en loge me préparer, la pression va commencer à monter ! Ça va être un concert très rapide car je ne joue que 40 minutes. Normalement, mon spectacle dure 1h30 et en festival, je joue généralement 1H. Ça va être express ! Je vais tenter de profiter de ce peu de temps et après, je ferai la fête ! 


CNB : Qu’est-ce que ça implique de jouer aussi peu de temps ? Comment avez-vous préparé votre setlist


Emma Peters : C’est hyper compliqué ! Là, on a vraiment dû couper dans le lard. Malheureusement, on réduit les temps de talk. Il y a beaucoup de chansons du nouvel album car il faut le présenter mais il y a aussi les chansons du premier album telles que Fous et Le temps passe. 


CNB : Il y a une chanson que vous ne vouliez absolument pas supprimer ? 

Emma Peters : Toutes ! Il y a une chanson que j’aime beaucoup qui s’appelle Traverser et je me suis battue pour qu’elle reste. Il y a une autre musique, Déjà-vu, qui n’est sur aucun album mais que j’avais envie de chanter sur scène ! 


CNB : Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour ce soir ? 


Emma Peters : D’essayer de prendre un maximum de plaisir et de me connecter aux gens !



Rendez-vous sur notre Instagram pour découvrir les coulisses de son concert au Printemps de Bourges 2025 : @cultureisthenewblack !



@randybertil
@randybertil

Comments


bottom of page