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Rencontre avec Jeanne Bonjour : les lumières intérieures

  • Hugo Lafont
  • 18 mai
  • 12 min de lecture

Il pleuvait quand on est arrivé, de cette pluie qui colle au front et aux certitudes. On avait rendez-vous avec Jeanne Bonjour dans un petit coin de Paris, où les gouttes font la queue leu leu sur les vitres et où l’on se dit que la journée sera grise. Et pourtant. À peine assis face à elle, quelque chose s’est inversé. Une lumière s’est allumée, non pas celle des projecteurs mais celle, plus rare, d’une artiste qui pense haut ce qu’elle ressent fort. Jeanne Bonjour parle comme elle chante : en lignes brisées, en couleurs vives, en failles exposées. Elle est de celles qui traversent les genres comme on traverse un rêve, sans carte ni boussole, guidée seulement par l’intuition et le feu intérieur.


Actrice, autrice, compositrice, performeuse… Elle refuse de cocher des cases pour en dessiner des nouvelles. On l’a rencontrée à l’aube de son premier album, alors que son single "Les lumières de la ville" commence à faire frémir les tympans attentifs. Ce morceau, clinquant et fragile à la fois, dit beaucoup de l’univers de Jeanne : une scène mouvante entre Demy et Blondie, où le verbe flirte avec l’éclat du costume et les chutes dans les coulisses. Elle est pop, elle est rock, elle est ailleurs. À mesure que l’interview avançait, les nuages ont fini par se dissiper. On était venus sous la pluie, on est repartis sous le soleil. C’est ça, Jeanne Bonjour : une météo intérieure.

© Pauline Mugnier


CNB : Ton nouveau morceau "Les lumières de la ville" parle d’un geste universel — marcher dans la rue — mais dont la signification change lorsqu’on est une femme. Comment as-tu traduit cette expérience intime en matière sonore et narrative ?


Jeanne Bonjour : « Les lumières de la ville » parle du harcèlement de rue, mais plus précisément encore, de cette sensation étrange et omniprésente de se sentir suivie, observée — ce frisson d’alerte que beaucoup de femmes connaissent sans même pouvoir le nommer.J’ai voulu traduire ça comme une boucle d’angoisse : une tension sourde qui revient toujours au même point. C’est pour ça que la chanson n’a pas de vrai refrain — elle fonctionne comme une ritournelle qui tourne en boucle, sans relâche. Cette structure répétitive, presque obsédante, me semblait refléter cette spirale intérieure. Même dans le texte, j’ai insisté sur la répétition. Répéter. Encore. Jusqu’à ce que ça casse. Jusqu’à ce que quelque chose cède.


Ton écriture oscille entre introspection radicale et questionnements collectifs. As-tu le sentiment qu’en partant de toi, tu arrives à toucher les autres plus justement ?


Je crois que tout dépend de l’intention qu’on met dans l’écriture. Personnellement, je n’écris pas pour toucher, je n’écris pas en pensant aux autres. Mais j’aime que ça parte d’un endroit sincère, d’une impression vécue, d’un moment à moi. Parfois, ce sont des choses très personnelles. D’autres fois, c’est entièrement imaginaire, comme dans « Ce soir ». Je n’ai pas vécu ce que je raconte dans ce morceau, mais l’invention me permet d’entrer dans la réalité des autres, de ressentir depuis l’intérieur ce que je n’ai pas traversé moi-même. Au début, quand j’ai sorti mon premier EP, j’étais dans une forme d’écriture très automatique. Je laissais tout sortir, brut. C’était très intime, très descriptif, parfois un peu indigeste. Et au fond, ça ne laissait pas beaucoup de place à l’autre. Aujourd’hui, je fais l’inverse : je m’efforce de ne pas tout dire. De ne pas tout expliquer. J’aime l’idée que l’auditeur ou l’auditrice puisse entrer dans la chanson et y projeter sa propre histoire. "Les lumières de la ville", par exemple, vient d’une expérience que j’ai eue, mais la chanson est pensée comme un espace. Elle peut se lire différemment selon le moment, l’écoute, l’état dans lequel on se trouve. Et j’adore cette idée. Qu’une chanson soit capable d’avoir plusieurs visages. Qu’elle change de sens sans qu’on ait besoin de la changer. Ce sont toujours celles-là qui me touchent le plus.


On sent dans Les lumières de la ville une forme de tension : entre la douceur de la mélodie et la dureté du propos, entre ce qui brille et ce qui blesse. Est-ce que tu composes souvent dans cette friction ? Est-ce que c’est là, justement, que naît ta musique ?


Oui, complètement. Ce contraste entre le texte et la musique, c’est presque devenu un réflexe. Je ne le prémédite pas, c’est comme une seconde nature. C’est quelque chose d’assez instinctif, comme une grammaire intérieure. La couleur musicale, pour moi, c’est le regard que tu portes sur ce que tu racontes. Parfois, j’ai envie d’accompagner le drame avec des violons — et je le fais. D’autres fois, j’ai envie de contrebalancer la noirceur du propos avec quelque chose de lumineux. Il n’y a pas de règle, juste une intuition. Mais ce que je cherche toujours, c’est de ne pas me servir de la musique comme d’un camouflage. Si on passe son temps à se cacher derrière les sons, on finit par ne plus jamais vraiment se dévoiler. J’aime varier les angles. Explorer ce que ça fait de raconter une histoire triste avec une mélodie douce. Ou l’inverse. C’est dans ces décalages que je trouve souvent ce que je cherche.

© Pauline Mugnier


Depuis 13 ans, tu n’as jamais eu peur d’aborder les zones sombres : les traumas, la honte, la perte, les violences. Est-ce que l’écriture est pour toi une façon de te tenir debout ? Ou au contraire, une manière d’accepter que parfois, on tombe ?


Je crois que c’est les deux à la fois.Il y a une pudeur qui existe toujours, même quand on prétend s’en être affranchi. On a peur d’être vulnérable. Et très tôt, j’ai compris que l’art me permettrait de retourner cette peur. D’en faire une force. C’est une manière de traverser les choses autrement, de les transformer. L’art, pour moi, c’est aussi ce qui me permet de briser un mur — celui qu’on construit entre soi et les autres, mais aussi celui qu’on dresse à l’intérieur de soi. Et évidemment, c’est plus dur quand les morceaux quittent ta chambre, quand ils deviennent publics. Mais c’est nécessaire. J’ai toujours trouvé insupportable qu’on fasse comme si certaines choses ne devaient pas être dites. C’est pour ça que je parle beaucoup de santé mentale, que je refuse les tabous. J’ai connu des difficultés sur ce plan, et je pense sincèrement que le silence aggrave les choses. Donc je préfère en parler. Même si c’est maladroit. Même si ça dérange. Et puis en tant qu’auditrice, j’ai toujours été plus touchée par les gens qui montrent leurs failles. Il y a une force immense dans la fragilité. C’est une forme de vérité. Et quand quelqu’un ose dire : « Voilà, je suis comme ça, je tombe aussi », alors là, il se passe quelque chose de très précieux. Quelque chose d’humain. Et d’incassable.


Ton prochain album s’annonce plus organique, plus brut, plus viscéral aussi, que ce soit d’ailleurs pour le studio comme pour le live. Quel a été le point de bascule ? Le moment où tu t’es dit : maintenant, je veux que ça respire autrement ? Que la matière sonore soit plus nue, plus vraie ?


J’ai commencé assez tôt, par le théâtre. J’ai suivi le conservatoire, avec tout ce que ça implique d’intensité, de rigueur, d’heures de cours. Et puis, très vite, j’ai senti une forme de dépendance : en tant qu’acteur, tu es tributaire des rôles qu’on te confie. La musique, à l’inverse, m’a offert un espace de liberté immédiat. J’ai plongé dedans sans hésiter. Un jour, j’ai ressenti ce besoin de ralentir, de me reconnecter à la petite fille que j’avais été. Je viens d’un milieu musical, ma mère est accordéoniste, et il y avait dans la musique une émotion que je ne retrouvais pas dans ce que je faisais alors. J’ai eu envie de revenir à quelque chose de plus personnel, plus ancré. Ce que je voulais, c’était créer quelque chose qui me ressemble vraiment. Sur scène, j’ai toujours pris un plaisir immense — je voulais que cette énergie, cette spontanéité, se retrouve aussi dans les versions studio. J’ai glissé des hommages à ma famille : des cuivres, des cordes, parce que c’est ce qui a bercé mon enfance. Mais c’est un équilibre difficile à trouver, il faut composer avec des réalités, notamment budgétaires. Et puis, il y a ce truc très rock en moi, que je ne voulais plus tempérer. J’avais besoin que ma personnalité — directe, spontanée, un peu gauche parfois — infuse dans les morceaux. Je voulais qu’on ressente les imperfections, qu’on laisse vivre les aspérités, que ce ne soit pas trop lissé. Trop parfait, ce n’est pas moi.

© Pauline Mugnier


La chanson française est un territoire vaste, parfois codifié. Tu y injectes du rock, du funk, de la pop, du théâtre, des éclats de cinéma, parfois des larmes, parfois de l’ironie. Comment trouves-tu ton propre équilibre entre ces mondes ?


Depuis toujours, je ne comprends rien aux styles musicaux. Vraiment rien. Quand on me demande ce que j’écoute, je suis perdue. Pour moi, c’est trop cadré, trop mathématique. Je ne sais pas classer les choses. Et ça m’agace, parce que parfois je dis que je fais du rock — et quand les gens écoutent, ils me disent que ce n’est pas du rock. Mais qu’importe. C’est important de poser un cadre, oui, mais pas de s’y enfermer. Les styles posent des frontières, alors que la richesse, elle est dans la fusion de toutes nos influences. Petite, j’ai grandi avec une mère dans un groupe de chanson-rock-folk-balkanique, c’était le grand mélange. Mon frère faisait du rap, ma sœur du jazz. Chez nous, chacun avait sa voix. Ce qui me touche, ce sont les artistes qui osent brasser tout ça. Je comprends ceux qui ont besoin de codifier, de nommer — c’est rassurant. Moi, je préfère voir le style non comme une définition, mais comme une direction. Quelque chose qui guide, sans enfermer.


Ton esthétique visuelle évoque autant Jacques Demy que Blondie, Bowie ou Catherine Ringer. Comment conçois-tu l’image, le corps, le décor autour de ta musique ?


Visuellement, je voulais de la couleur, de la structure, et de la liberté. Ce qui m’amuse, c’est le contraste : quelque chose de très construit, presque architectural, et en même temps un ton débridé. "On s’en fout si c’est crade", comme un manifeste. L’imperfection doit avoir sa place. Mais pas partout, pas tout le temps. Dans le clip de Lumières de la ville, par exemple, où je suis en arlequin, tout est millimétré. J’aime ce déséquilibre, cette tension entre trop et pas assez. J’ai beaucoup réfléchi à l’image après le COVID, cette époque où tout passe par les réseaux, et où on n’a plus droit à l’erreur. Pourtant, les ratés sont inspirants. Sur scène, il y a une beauté dans l’instant où quelqu’un foire et ose dire stop, recommencer. Ne pas faire semblant. Aujourd’hui, on gomme tout : un objet, une personne, une couleur, une ride. Mais la perfection, ce n’est peut-être pas ce qu’on peut corriger, mais ce qu’on apprend à accueillir. Il faut fuir le faux. Comme en santé mentale, il faut accepter ce qui nous dépasse. Et puis, à l’inverse — parce qu’il faut aimer se contredire aussi — j’adore les univers très fantasmés, où on s’échappe du réel. C’est ce paradoxe qui m’anime : vouloir dire le vrai et, en même temps, inventer d’autres mondes. Imaginer, pour mieux comprendre. Créer des images à partir de ses rêves, ou de ses cauchemars.


Tu grandis dans une famille d’artistes, entre Cancale et Rennes, où l’accordéon, le rock balkanique et la musique de fête résonnent avec intensité. Qu’est-ce que cette enfance t’a donné ? Et qu’est-ce que tu continues de lui emprunter quand tu écris aujourd’hui ?


J’ai grandi dans un chaos artistique vibrant. Il y avait de tout, partout, tout le temps. C’était intense, festif, parfois trop. Il y avait de la liberté, des excès, et moi, à un moment, j’ai voulu me poser, me structurer. C’est ce que j’ai cherché aussi dans ma musique. Mais il fallait que je reste fidèle à la gamine un peu brouillonne que j’étais. Trouver une zone médiane entre cette extravagance originelle et une forme de maturité. Mon album, c’est un peu ça : les maladresses de l’enfance rendues plus conscientes. Ma mère, que j’admire profondément, faisait de la musique de rue, dans les bars, dans la vie. J’ai envie de prolonger cette énergie. Ce qu’elle m’a transmis, j’ai envie de le faire entendre. J’ai grandi dans un univers unique, et aujourd’hui, je veux rendre hommage à ça, tout en y injectant ma propre singularité. Le mélange de la pop et du théâtre, c’est un peu ma façon de faire le lien entre ce qui m’a construite et ce vers quoi j’ai envie d’aller.

© Pauline Mugnier


Comme tu disais, tu viens du théâtre, tu écris, tu composes, tu mets en scène. Tu sembles construire chaque projet comme une œuvre globale, à plusieurs strates. Est-ce que ton futur album sera pensé comme une narration complète, avec un avant, un après, une dramaturgie intérieure ?


Je conçois chaque projet comme une œuvre globale, oui, mais l’album, lui, échappe à la narration classique. Pour mes projets 13 ans et Nouvelle Ère, j’étais très attachée à une structure, à un récit. Mais cette fois, j’ai voulu lâcher prise. Ce ne sont pas des chapitres d’une même histoire, ce sont des morceaux autonomes, qui forment un chemin plutôt qu’un conte. Une série de sensations, de pensées, qui se répondent parfois. Le premier et le dernier morceau se font écho. J’ai beaucoup travaillé avec des boucles, des répétitions. L’histoire n’est plus un impératif, mais un outil. Je préfère que le projet reste évolutif, mouvant, à l’image de ce que je suis.


Tes chansons semblent parfois jouer avec les genres, les styles, les postures. Il y a des moments très incarnés, d’autres plus distanciés, ironiques. Est-ce que la contradiction fait partie de ton identité artistique ?


La contradiction fait partie de moi. Et de mon travail. Parce que dans la vie, je suis pleine de paradoxes. J’aime les gens complexes, changeants, qui se contredisent parfois. L’intégrité, ce n’est pas l’immobilité. J’adore me dire que je vais changer, c’est même rassurant. Dans mes morceaux, ce n’est pas une contradiction de sens que je cherche, mais une variété d’intensités, de textures, de tons. J’aime jouer avec les volumes, les registres, surprendre l’auditeur. C’est un jeu d’équilibre, une forme d’anticipation : capter ce que l’autre attend, et l’amener ailleurs. C’est plus une complémentarité qu’une dissonance.


Avec Nouvelle Ère, tu t’interrogeais sur l’amour, les limites, les rapports de force. Aujourd’hui, à l’aube d’un premier album, quelles sont les nouvelles questions que tu te poses ?


Aujourd’hui, ce sont d’autres questions qui m’habitent. La santé mentale, le lien à la famille, la façon dont on transforme son passé en moteur d’émancipation. J’ai rarement été seule en grandissant. Et devenir femme, ça a été ce moment où il a fallu apprendre à l’être par moi-même. Ce disque parle de ça. De ce détachement nécessaire, mais apaisé. Avant, j’étais plus dans l’urgence, l’extériorisation. Aujourd’hui, je cherche davantage la lenteur, la sagesse intérieure. J’ai envie de raconter les choses avec plus de recul, de profondeur !

Ton spectacle live en préparation mêlera lumière, théâtre, chanson, narration, physicalité… Pourquoi cette pluridisciplinarité te semble-t-elle nécessaire dans l’orchestration de tes concerts ?


Le pluridisciplinaire, c’est presque instinctif chez moi. Pour explorer un sujet, j’ai besoin d’entrer dans ses multiples dimensions. Multiplier les supports, les formes, les angles. C’est comme ça que je comprends mieux. Au théâtre, j’aime l’idée que chaque soir, tu joues la même scène différemment. Parce que tu changes. Parce que rien n’est figé. C’est cette liberté-là que je cherche aussi sur scène. Avant, je me cachais un peu derrière un personnage. Aujourd’hui, je suis simplement moi-même. Et c’est là que je me sens le plus libre. Avec les bonnes personnes autour, on essaie juste de rester fidèles à ce qu’on est, et de le partager au maximum. J’ai envie d’étirer les morceaux, de pousser leur musicalité au maximum. La scène permet ça, alors autant en profiter.


Tu écris beaucoup sur les liens — aux autres, à soi, au monde, au passé. Mais aujourd’hui, dans ta vie d’artiste et de femme, de quoi veux-tu te détacher ?


Ce dont je veux me détacher ? Peut-être de certaines étiquettes. Il y a un truc un peu ringard — très boomer — à me réduire à une chanteuse de pop française. Alors oui, j’ai envie d’être plus radicale sur cet album. Mais je ne cherche pas à effacer quoi que ce soit. Même un morceau qui s’appelle Regrets n’en contient pas. Ce que j’ai fait, ce que j’ai été, tout ça reste moi. Et je n’ai pas envie de gommer les couches passées. Je préfère en ajouter de nouvelles par-dessus. On ne peut pas prétendre se comprendre si l’on passe son temps à s’effacer. Et puis, quand on est une femme, tout ça devient encore plus compliqué.


On commence ta biographie par cette déclaration :  Tout part de la fissure. Mais est-ce que tu crois qu’il y a, en chaque artiste, un endroit intact, que personne ne voit — un refuge, une chambre secrète ? Et si oui, que protège ce lieu chez toi ?


Je suis partie d’une faille. Mais aujourd’hui, je crois qu’il n’y a plus de chambre secrète. Je suis quelqu’un d’angoissé, sans doute plus sombre que ce que je laisse paraître. Mais cette phrase — tout part de la fissure — elle vient d’un moment où j’étais brisée. La musique m’a recollée. Mieux : elle m’a reconstruite. Ce que je donne aujourd’hui, c’est cette explosion en mille morceaux. Je n’ai plus de mystères à garder. Je dis plus dans mes chansons que dans mes conversations les plus intimes. Et c’est ça, être sincère artistiquement. Il n’y a pas de refuge à protéger. Juste cette faille qu’on apprend à laisser transparaître.


Pourquoi est-ce que tu penses que tu fais de la musique ?


Je me pose la question souvent. Surtout depuis que c’est devenu mon métier. Il y a eu une période où je n’en faisais plus du tout, alors même que je la vendais. J’avais perdu le sens. Mais à la base, je fais de la musique parce que j’aime ça. C’est vital. C’est instinctif. C’est mon langage. Le métier, c’est autre chose. C’est une chance, mais aussi une question d’équilibre : comment continuer à aimer ce qu’on fait, malgré les contraintes ? Ce que je préfère, c’est partager. La musique est faite pour ça. C’est ce qui m’a paru le plus naturel. Et puis, j’essaie de ne jamais me prendre trop au sérieux. La création peut être intense sans être prétentieuse. La musique, c’est du présent pur. Une énergie. Un moment de grâce. Et ces moments-là, ils ne valent que s’ils sont partagés.

© Pauline Mugnier

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